ensemencement en bactéries

  • Le bloom bactérien au démarrage d'un récifal ( eau blanchâtre ou laiteuse ) 

    • Le 23/11/2020

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    Le bloom bactérien au démarrage d'un récifal ( eau blanchâtre ou laiteuse ) 

    Bloom bacterien 1

     

       Beaucoup de débutants récifalistes s'inquiètent du trouble blanchâtre que prend l'eau de leur bac à un moment donné de la phase de maturation de leur jeune aquarium d'eau de mer. Bien souvent il ne s'agit que d'un léger voile qui forme comme une sorte de poussière dans l'eau mais parfois l'eau peut prendre un aspect laiteux plus inquiétant encore. Il s'agit du bloom bactérien. Ce phénomène écologique normal en début de vie de l'aquarium a longtemps été considéré comme le symptôme d'une anomalie de maintenance commise par le débutant lors du démarrage de son bac. En vérité il n'en est rien ! Le bloom bactérien est au contraire le plus souvent biologiquement et écologiquement bénéfique au bon démarrage du récifal. Explications :

    Dynamique du bloom bactérien

    1, Le sel synthétique ( même basique ) avec lequel on va préparer l'eau de mer contient toujours largement plus d'éléments chimiques minéraux que l'eau de mer naturelle des océans n'en contient. Lorsque l'éclairage du bac est mis en fonction, se développe dans l'eau une multitude de microscopiques végétaux ; ce sont les bacillariophycées. Tout le monde connait les diatomées benthiques, ces algues brunes qui se développent souvent sur le sable, les pierres et les vitres, pendant la phase de démarrage. Mais il existe aussi des diatomées planctoniques vivant en suspension dans l'eau. Ces diatomophycées ( ou bacillariophycées ) vont, grâce à la photosynthèse, transformer les nutriments minéraux fournis par le sel en matière organique.

    2, Ces espèces phytoplanctoniques se reproduisant très rapidement et ayant une durée de vie très courte ( voir : les stratèges "r" à sacrifier pour le bien être du récifal ) vont  au fur et à mesure de leurs vies ( métabolismes ) puis de leurs mort ( décomposition )  libérer dans la colonne d'eau une grande quantité de matière organique dissoute. Or cette matière organique est composés pour 20 % de carbone immédiatement bio-disponible pour les bactéries !  

    3, Profitant de cette manne nourricière les bactéries vont se reproduire à tout va ( bloom ) tout en se fixant aux particules de diatomées flottantes mortes... Ce sont ces milliards de bactéries colonisant des millions de particules flottantes qui vont rendre l'eau de l'aquarium plus ou moins trouble.

    Fin du bloom bactérien

    4, Si l'on ne fait pas de changements d'eau ( et c'est tentant d'en faire ! ) pendant cette phase de développement phytoplanctonique et bactérioplanctonique les éléments apportés par le sel vont finir par ne plus être suffisants pour nourrir l'énorme invisible biomasse de diatomées flottantes. Ces micro-algues vont alors mourir massivement et tomber dans le fond du bac et alimenter d'autres compartiments de la chaîne trophique naissante. L'eau de l'aquarium va alors progressivement s'éclaircir. C'est la fin du bloom ! 

    Conclusion

    Les cellules phytoplanctoniques des diatomées sont particulièrement riche en sucres (monosaccharides, oligosaccharides et polysaccharides ), en acides aminés, en protéines et en acides gras et vitamines. Ce n'est pas par hasard encore une fois que ces algues flottantes, à l'instar de leurs cousines benthiques, apparaissent en premier lors du démarrage de l'écosystème d'un récifal. Tout comme la phase algale, le bloom bactérien ( qui est le plus souvent très discret et échappe à l'oeil de l'aquariophile ) est un mal nécessaire au bon démarrage d'un récifal. Et tout comme la phase algale il arrive qu'il soit particulièrement significatif et de durée semblant interminable. À moins d'être si fort que l'eau se transforme en "lait", le bloom bactérien n'a, dans un bac au démarrage, qu'un inconvénient esthétique. Le meilleure remède est donc d'attendre qu'il passe sans bien entendu rien ajouter qui pourrait l'entretenir ( source de carbone , "booster" ! ).