cyano

  • Période estivale et prolifération de cyanobactéries en récifal

    • Le 12/05/2022

        Nous sommes entrés dans la période annuelle où les problème de cyanobactéries en aquarium d'eau de mer se multiplient très significativement. Des récifalistes on bien souvent constaté un rapport de cause à effet entre la hausse de température dans l'air et la prolifération de "cyanos" dans les aquariums. Certains proposent même une explication impliquant la hausse de température de l'eau du bac. Or, on peut constater que même les bacs récifaux équipés d'un système de refroidissement adéquat ou installés dans des pièces climatisées ne sont pas épargnés par le phénomène. Pour l'expliquer rationnellement, il faut, comme bien souvent en aquariophilie, faire appel aux données de l'Écologie.

    Les cyanobactéries que l'on ne voit pas ! 

       Quand en aquariophilie récifale on parle de cyanobactéries, on pense immédiatement à la couche visqueuse rougeâtre ( biofilm ) qu'elles forment sur les pierres, le sable, les vitres, le matériel immergé et malheureusement parfois sur les coraux. On en oublie qu'avant de s'agglomérer sur les substrats ( forme benthique ) ces organismes commencent leur développement sous forme microscopique et flottante ( plancton ), . Dans la colonne d’eau, ces cyanobactéries planctoniques se maintiennent verticalement où les conditions du milieu leurs sont les plus favorables, autrement dit immédiatement sous la surface, là où elles vont exploiter leur capacité de fixer l’azote atmosphérique ( CO2 ). C'est ce pouvoir qui leur permet de s'imposer même dans un aquarium pauvres en nitrates ( facteur limitant ). 

    Un effet de serre apprécié par les "cyanos"

       Lorsque la température de la pièce ou se situe le bac récifal augmente, le CO2 se concentre dans la zone d'interface air/eau ; il est donc alors plus facilement disponible et en plus grande quantité. On pourrait penser qu'il suffit de ventiler l'air sur le bac, d'intensifier le brassage de l'eau ou de refroidir la pièce où se trouve l'aquarium pour contrer ce phénomène. Or, nous avons là affaire à des "forces" physiques qui dépassent infiniment celle de nos insignifiants ( à cette échelle ) matériels aquariophiles. Ce phénomène universel n'est pas circonscrit à l'environnement du bac ! 

    Quelle solution contre ces cyanobactéries "estivales" ? 

       Tous les plans d'eau ( océaniques ou continentales ) ne se trouvent pas envahis par les cyanobactéries dès que s'élèvent les températures, même pendant les pics de chaleurs caniculaires. On connaît la complexité physiologique des cyanobactéries. Il faut considérer une multitude de facteurs physico-chimiques pour espérer saisir entièrement la cause de leur prolifération. Nous savons en revanche que les milieux aquatiques marins ou dulcicoles qui ne sont pas touchés par le problème sont toujours ceux les plus riches en micro-biodiversité. Inversement, ceux "étouffés" par les cyanobactéries sont toujours appauvris au niveau de leur méiofaune et microfaune benthique. C'est cette certitude écologique qui a motivé mon article "Cyanobactéries en récifal, un problème de logique écosystémique". Si nous ne pouvons agir sur la phénoménologie universelle, nous pouvons au moins agir au niveau de nos aquariums. Une fois encore je vais insister sur un des points de maintenance les plus importants en récifal : Ensemencez et réensemencez vos bacs !