Récifal : Vers une re-prise de conscience de l'efficience de l'épuration biologique dans nos aquariums ?

  • Le 06/09/2017

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Récifal : Vers une re-prise de conscience de l'efficience de l'épuration biologique dans nos aquariums ?

   Après l'aquariophilie d'eau douce, avec les méthodes dites low tech ( moi je préfère le terme "aquarium biologique" ), c'est à présent l'aquariophilie d'eau de mer qui semble revenir à la raison ! Mais que s'est-il donc passé ces quinze dernières années environ pour que le monde des récifalistes sombre à ce point dans l'anti-écologie ? Bien entendu, faut-il le préciser, il n'est pas ici question d'écologie politique mais bien entendu d'écologie naturaliste.

Que les industriels aient développé le concept de l'aquariophilie hyper "mécanisée" peut se comprendre du point de vue "Force de vente" ( il est infiniment plus facile et plus rentable de construire des machines que d'élever et vendre du vivant ! ) ; mais que les "vrais" aquariophiles eux-mêmes, des passionnés de Nature par essence, se laissent entraîner par les sirènes du tout mécanique, pour ne pas dire dans certains cas du tout aseptisé, reste pour moi une énigme existentielle ? Pour moi le plus beau des récifaux peuplé de coraux sps flaschys ne survivant que sous dialyse et perfusion est un constat d'échec aquariophile !

Au-delà de sa vocation esthétique, importante mais écologiquement secondaire, le but fonctionnel d'un aquarium, celui qui justifie son existence mobilière, est de reproduire le plus fidèlement possible en captivité un écosystème tel qu'il fonctionne dans la nature sauvage. Je préfère un récifal naturel représentant simplement une partie basse de pente de récif peuplée majoritairement d'alcyonaires ( coraux mous ) qu'un récifal artificiel forçant laborieusement l'imitation d'une carène de récif colonisée par des acroporas.  

Il est certain qu'il est plus facile de comprendre comment un déchet peut être extrait d'un aquarium par voie mécanique que par voie biologique. Regarder la belle photo d'une magnifique machine à filtrer ou à écumer et lire ses performances comme on lit celles d'un véhicule sur une brochure de concessionnaire est plus facile que de lire des aricles qui tendent à expliquer le fonctionnement biologique d'un écosystème dans un aquarium ! Essayons donc de faire toujours plus simple en résumant le Principe d'épuration biologique :

Le processus d'épuration biologique entièrement réalisée par des organismes vivants est un chemin d'épuration moins direct que celui du système mécanique mais il conduit au même objectif final : l'exportation hors de l'aquarium des polluants ! La plupart d'entre eux seront traités par différentes détritivores ( y compris les bactéries ) pour finir en dioxyde de carbone ( gaz volatile ). Même les "polluants" non gasifiables comme les phosphates seront pris en charge par le vivant dans l'aquarium ; sur ce coup il ne s'agit pas d'exportation mais de minéralisation et immobilisation dans le sol, comme dans la nature. Pour ceux qui véhiculent encore l'idée reçue du relargage éventuel de phosphates après plusieurs années, voici un extrait d'un avis du Professeur Jaubert  : 

"Après 17 années de fonctionnement (dont les 5 dernières sans changement d'eau), l'aquarium de mon bureau de la Faculté des Sciences ne contenait pas de phosphate. Le sable était du sable grossier sous influence des courants de fond (biocénose SGCF), que j'avais moi-même récolté, en plongée, dans un chenal d'inter matte d'herbier de posidonies. L'épaisseur de la couche était de 8cm."

Alors oui, "ce relargage commence-t-il peut être au bout de 18 ans" vont peut-être penser malicieusement les récifalistes anti-écolos de mauvaises foi ? Mais pour le vérifier, encore faut-il être capable de maintenir un récifal pendant tant d'années ! 

J'avais prévenu dans ma présentation personnelle, je suis un inconditionnel de la maintenance biologique des aquariums, en eau de mer comme en eau douce ; c'est de cette motivation que résulte la création de la boutique Aquamicrofaune. Vanter les performances de l'épuration biologique n'avait aucun sens pratique tant qu'il était impossible de trouver sur le marché français de la véritable microfaune. Maintenant que cette microfaune indispensable est disponible les aquariophiles optant délibérement en vérité pour une maintenance 100% artificialisée de leurs récifaux ne pourront plus avancer ce prétexte pour se justifier. Les autres, ceux qui préfèrent tout de même un peu assister mécaniquement leur ouvriers biologiques et les "tout-biologiques" ne peuvent que se réjouir de l'existence d'Aquamicrofaune, et pas seulement en tant que boutique. En tous cas les messages d'encouragements que je reçois en témoigne ! 

 

 

 

 

 

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