Écumeur et microfaune en récifal,quel rapport écologique ?

  • Le 20/08/2019

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Écumeur et microfaune en récifal, quel rapport écologique ? 

 

   Tous les récifalistes connaissent le rôle des bactéries dans le processus de traitement des déchets azotés. Dans ce cas en récifal ce sont le travail des bactéries ( la décomposition ) et la production qui en résulte ( la minéralisation ) qui sont considérés utilement par les aquariophiles. Si l'on s'arrête à ce degré de connaissance on ne voit pas bien en quoi l'écumeur et la microfaune peuvent-ils avoir un rapport écologique. Pourtant ce rapport qui n'apparaît pas immédiatement de manière évidente existe bien...  

Deux types de matière organique dans nos récifaux...

   La matière organique morte est présente dans un récifal à la fois sous forme particulaire et sous forme dissoute. La matière organique particulaire provient soit de l'intérieur du bac ( animaux morts ou végétaux morts et excréments entre autres ), soit de l'extérieur ( distribution de nourriture essentiellement ). La matière organique dissoute, produite à l'intérieur du bac, est composée surtout de liquide émis par les organismes animaux ou végétaux et de la dissolution du zooplancton et du phytoplancton.   

... Deux types de destinations détritives 

   Alors que la matière organique particulaire est finalement décomposée avant d'être transformée en composés inorganiques ( cycle de l'azote par exemple ) la matière dissoute, elle, sert directement de carburant vital, de nourriture, pour les bactéries. C'est à travers la prédation de ces bactéries par des micro-organismes plus gros ( microfaune ) que le recyclage de la matière organique dissoute se fait dans un écosystème aquatique . En effet, la microfaune va digérer les bactéries prédatées et excréter de la matière organique... particulaire qui sera alors minéralisée par les bactéries vivantes ! (cf :L.Wang, P.D’Odorico ; Décomposition et minéralisation ; Encyclopédie de l'écologie, 2008, pages 838-844 ). 

Limiter la puissance de l'écumage en récifal au strict nécessaire 

   Le rôle d'un écumeur est d'extraire un maximum de matière organique du bac avant qu'elle n'entre dans le cycle de traitement biologique des déchets. Or, c'est sous sa forme dissoute que l'écumeur piège principalement la matière organique ! Quand on conteste l'impact de l'écumage mécanique sur la qualité de la population de microfaune on fait valoir comme argument que l'écumeur capture une quantité infime de micro-organismes détritivores. En effet, ce n'est pas directement la microfaune que prélève l'écumeur mais la nourriture des bactéries constituant un composant nécessaire d'une majorité d'espèce de microfaune, notamment au cours de sa phase larvaire planctonique. L'écumage a donc "éco-logiquement" un impact négatif sur l'équilibre micro-biologique du bac. Ce n'est pas par hasard que les problèmes de maintenance se sont multipliés en même temps que l'habitude de sur-écumer les bacs s'est répandue.  

Conclusion

   Il n'est pas question ici de nier l'apport positif de l'écumeur dans la gestion des aquariums récifaux. L'information écologique transmise à travers cet article nous pousse surtout à revenir à la raison et à se rappeler que l'écumeur est avant tout un accessoire destiné à donner un "coup de main" aux écosystèmes de nos bacs récifaux surpeuplés en poissons et en coraux. L'idée de faire de l'écumeur une super station d'épuration toute puissante dont dépend absolument la survie de nos micro-récifs captifs est un non-sens écologique. Après avoir lu cet article chacun aura compris pourquoi.