Maintenir des coraux non symbiotiques avec Aquamicrofaune
- Le 23/04/2018
Maintenir naturellement des invertébrés non symbiotiques en aquarium récifal
Qui veut la fin veut les moyens ! Il va falloir que les récifalistes "usine à gaz" se rentrent une fois pour toute dans la tête qu'il leur sera absolument impossible de maintenir durablement dans leurs bacs micro-stériles et hyper-oligotrophes les invertébrés sessiles planctophages, comme les coraux et les gorgones non-symbiotiques, les éponges, les tuniciers, les bryozoaires, les bivalves ou encore les gros vers tubicoles. Soit dit en passant, cela vaut aussi pour quelques invertébrés vagiles comme les échinodermes ( certaines étoiles de mer rouge ou bleu notamment ) se nourissant presque exclusivement de micro-organismes benthiques.
Maintenir durablement des invertébrés non-symbiotiques en récifal
Quand on dit maintenir durablement des Dendrophylliidae ( Tubastraea, Dendrophyllia, Balanophyllia, etc ), des Alcyonacea ( dendronephthya, Chironephthya,... ) des Gorgonacea ( Acalycigorgia, Subergorgia,...), des Stylasteridae ( Distichopora,... ), il s'agit de garder vivant et en bonne santé ce type d'animaux pendant un minimum de 5 ans ! Rien à voir avec cette pseudo-maintenance à, coup de micro-poudres sèches censées nourrir les animaux non-symbiotiques mais qui n'empêche pas ces derniers de mourrir au terme d'une longue agonie familique ! Jamais on ne tolérerait une telle matraitance pour un autre animal ! On retrouve là la même problématique qu'avec certain Synchiropus qui tiennent le coup en acceptant par défaut une nourriture de substitution.
Pas de micro-particules en suspension dans le bac, alors pas d'animaux non-symbiotiques non plus !
Maintenir correctement une espèce, c'est-à-dire en qualité d'aquariophile véritable, c'est reconstituer l'écosystème au sein duquel sa niche écologique préférentielle, voire exclusive, est implantée. Outre la reproduction "physique" du biotope des animaux asymbiotiques ( surplomds et cavités ), c'est surtout la qualité microbiologique du milieu où baigne ces invertébrés sans zooxantelles qu'il faut absolument reconstituer. Les coraux non symbiotiques et autres filtreurs, comme par exemple les grandes sabelles et les bivalves, baignent dans une "neige" invisible( ben non cela ne fait même pas sale ! ) de particules planctoniques, surtout la nuit quand la microfaune, en particulier, l'endofaune, émet des gamètes, oeufs et larves dans la colonne d'eau.
Le bac écosystémique, un producteur naturel de plancton.
Nous en avons parlé par ailleurs, contrairement à l'eau bio-aseptisé de l'aquarium "usine à gaz", celle d'un bac récifal écosystémique tel qu'Aquamicrofaune le conçoit soutient une multitude d'infimes particules vivantes qu'une lumière dirigée verticalement au-dessus du bac la nuit permet de révéler, comme un rayon de soleil révèle la poussière volant dans une pièce. Parmi ces particules vivantes certaines semblent n'être que de la matière morte, des micro-déchets que l'on verrait bien piégés par un micron-bag. En réalité il s'agit de matière organique partiellement dissoute sur laquelle vivent des milliards de bactéries composant le bactérioplancton. Ce dernier, avec la microfaufaune larvaire ( zooplancton temporaire ) et le phytoplancton ( des diatomées en général dans nos bacs ) constituent le plancton naturellement présent dans un "bac naturel façon Aquamicrofaune".
Conclusion
La maintenance durable des invertébrés non-symbiotiques et des filtreurs est réputée difficile. Elle l'est surtout pour les récifalistes qui pensent que l'on peut compenser les carences bio-écologiques par des poudres sèches ou même par des zooplancton et phytoplancton monotypiques produits en laboratoire industriel de culture sous atmosphère contrôlée. Rien ne peut remplacer en qualité les ressources trophiques produites par la Nature. Bien entendu, on voit mal comment cette Nature pourrait produire quoi que ce soit dans un aquarium dépourvu des niches écologiques nécessaires à l'épanouissement des producteurs primaires ( micro-algues benthiques notamment ) et secondaires ( microfaune libre et endofaune ). Ce n'est pas finalement la maintenance des coraux et autres animaux non-symbiotiques ( du moins ceux disponilbles sur la marché ) qui est difficile mais de se mettre dans la tête que l'aquariophilie est par essence naturaliste et qu'il suffit bien souvent d'accepter ce Principe pour que s'ecroulent, "comme par enchantement", des obstacles zoologiques qu'une pratique aquariophile dénaturée a posé elle-même devant elle !