Moi l'aquariologue-écologue, la microfaune et l'aquariophilie récifale

  • Le 26/04/2019

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Moi l'aquariologue-écologue, la microfaune et l'aquariophilie récifale

 

   La production et la commercialisation de souches d'ensemencement micro-biologiques pour les aquariums d'eau de mer n'est pas ma principale activité aquariologique... Il s'agit plutôt d'une activité qui  s'est imposée comme une nécessité écosystémique. Mon travail de naturaliste consiste à étudier le fonctionnement écologique des écosystèmes sub-aquatiques domestiques, donc essentiellement des aquariums. Depuis plus de 30 ans que j'exerce cette activité je n'ai cessé de constater la dénaturation de l'Aquariophilie, particulièrement de l'aquariophilie récifale. Ce processus de dévaluation a été particulièrement marqué par le développement d'un mode de maintenance "tout technologie" négligeant presque absolument l'intérêt de la biomasse micro-biologique sur laquelle repose pourtant l'équilibre de tous les écosystèmes.

   Cette négligence naturaliste a conduit à une pratique récifaliste écologiquement "bancale" qui engendre des bacs esthétiquement réussis mais d'une instabilité bio-géo-chimique telle que la vie du bac ne tient jamais qu'à un fil paramétrique. Un peu de ceci, un peu de cela, un peu moins de çà, un peu plus de çà... et patatra un jour c'est le crash ! Certains récifalistes plus chimistes ou alchimistes que les autres parviennent à "tenir" leurs bacs durablement... Mais que de labeur et de contrainte pour y parvenir ! Sans compter les dépenses en produits divers ! Leurs expériences aquariophiles relatés sur les réseaux sociaux se déclinent en une succession de problèmes de maintenance à solutionner, entrecoupée de rares moments de pleines satisfactions si précieux qu'ils s'empressent de les retenir sur photos et vidéos pour en témoigner publiquement. Alors, les débutants et ceux qui eux mêmes instants se débattent avec leurs problèmes, voient dans ces instantanés la sublimation de leurs idéaux récifaux et en oublient que leur mentors ont eu ou auront aussi les mêmes problèmes qu'eux.

   L'absence de microfaune n'est bien entendu pas la cause unique de cette pratique aquariophile "à problèmes" mais elle en est en tous cas le symbole. Faire l'impasse sur ce qui constitue l'élément bio-dynamique fondamental ( la microfaune ) de l'écosystème d'un aquarium récifal n'est-il pas l'orientation la plus absurde ou tout du moins la plus déraisonnable qui soit en aquariophilie ? À mes yeux d'aquariologue-écologue, cette lacune aquariophile en récifal est aussi préjudiciable à moyen terme, que le serait immédiatement celle d'oublier de saler l'eau d'un bac marin !  Cette comparaison peut paraître exagérée au premier abord mais s'il on y réfléchit écologiquement elle ne l'est pas tant qu'elle y paraît. On choisissant de produire et proposer à la vente de la microfaune ( faut-il le rappeler ? De la VRAIE microfaune !  ) je ne fais pas seulement un acte commerçant, ce qui n'aurait pu me contenter existentiellement, mais aussi un acte qui à un impact pédagogique dans ma mission publique d'aquariologue-écologue.  

 

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