Le Récifal "éco-biologique", un réacteur naturel à zooplancton

  • Le 07/11/2017

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Le Récifal "éco-biologique", un réacteur naturel à zooplancton

    Nous savons tous que la microfaune participe, avec les bactéries, de l'épuration biologique essentielle d'un récifal un tant soit peu écologique. Nous savons aussi que la microfaune constitue le garde-manger naturel de poissons spécialisés comme les Synchiropus en particulier. De fait, quand nous pensons "microfaune" nous pensons généralement" détritivores" et viatique alimentaire pour les poissons Mandarins. La microfaune a pourtant une autre fonction productive essentielle qui passe inaperçue dans nos bacs : engendrer une quantité énorme de zooplancton !

La quantité de zooplancton produite dans un récifal riche en microfaune spécifiquement variée, comme l'est logiquement celle d'un bac équipé d'un lit de sable épais ( DSB ) et même d'un simple refuge à algues bien ensemencé initialement et réensemencé régulièrement ( en rapport à la densité de prédateurs dans le bac auquel il est relié ) permet de ne rien ajouter pour compléter la nourriture ( azote et acides aminés ) de certains invertébrés, comme notamment la plupart des coraux. 

Laissons la parole a un grand expert en ce domaine, en l'occurence à Eric Borneman :

" Cela m'a toujours surpris de voir les aquariophiles se donner tant de mal pour concevoir diverses simulations de processus récifaux naturels. La quantité d'ingéniosité, d'efforts et de dépenses consacrés à divers appareils et produits d'aquarium est presque incroyable. Les aquariophiles se fondent sur leur croyance qu'une bouteille d'oligo-éléments [ ] augmentera la santé et la croissance de leurs coraux, malgré des preuves rares ou inexistantes de sa véracité.

De toutes les choses qui peuvent potentiellement augmenter la respiration, la photosynthèse, et la calcification [ ] l'alimentation et le débit d'eau sont les principaux acteurs. Le phytoplancton, bien qu'il soit très bénéfique pour les aquariums, ne nourrit pas la plupart des coraux (Borneman 2002). 

Les plus grands efforts que devraient faire les récifalistes seraint d'essayer de produire, ajouter, cultiver [ ] du zooplancton... Je ne peux imaginer un accomplissement plus grand pour les aquariophiles que celui d'employer tous les moyens possibles ( augmentation des exportations et des intrants, refuges plus importants, achat, plancton, culture, etc.) pour élever significativement la quantité de zooplancton dans leur bac. 

Traduction personnelle d'un extrait de l'article d'Eric Borneman The Food of Reefs, Part 4: Zooplankton", reefkeeping.com

De quel type de zooplancton pouvons-nous disposer en permanence dans nos bacs

Il existe deux types de zooplancton, le zooplancton permanent et le zooplancton temporaire ; le premier est constitué d'animaux restant minuscules à l'âge adultes ( des animaux unicellulaires invisibles à l'oeil nu et des micro-crustacés ) tandis que le second est constitué de larves d'animaux qui ne font plus partie du zooplancton quand ils prennent leur forme adulte. Il est bien évident que le plancton permanent a beaucoup moins de chance de s'installer durablement et de se reproduire dans un bac empli de prédateurs ; en général il est proposé dans le commerce aquariophile en tant que nourriture vivante.

Celui qui nous intéresse particulièrement dans nos récifaux c'est le plancton temporaire puisque ce dernier est engendré en permanence par la microfaune et la macrofaune qui peuplent nos aquariums "naturels". C'est d'aillleurs ce zooplancton ( larves ) que mon élevage vise à produire en grande quantité pour pouvoir être transféré vers d'autres bacs sous forme de souches d'ensemencement. Le zooplancton temporaire est principalement produit dans nos bacs par les annélides ( imaginez la quantité de zooplancton que des gros vers polychetes peuvent produire chaque nuit ! ), les crustacés ( notamment les "podes" ), les Gastéropodes, les Bivalves, les Echinodermes. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la plus grande quantité de zooplancton produite dans nos bacs ne l'est pas par la macrofaune ( quelques crevettes, crabes, escargots et étoiles de mer ) mais par la microfaune, infiniment plus importante en terme de biomasse (  poids total ). 

Conclusion

Aux larves dont nous parlons s'ajoutent aussi les oeufs de microfaune qui ne sont pas encore proprement dit du zooplancton puisque la plupart restent accrochés à un support ( algues ou grains de sable ). Quand on secoue une poignée d'algues Ulva Lactuca dans de l'eau, ce sont des miliers d'oeufs invisibles qui s'en détachent ; malheureusement pour nous, seulement un certain pourcentage ( relatif à une multitude de facteurs biotiques et abiotiques ) aura la "chance" de devenir des larves puis des adultes. Mais rien n'est perdu pour autant ! car la majorité de ces oeufs ou larves "malchanceuses" sont en fait victimes de prédateurs ( les coraux et autres invertébrés sessiles et les poissons planctonophages ). Et c'est justement cette production permanente et entièrement naturelle de proies riches en azote et acides aminés qui nous intéresse ! Voilà pourquoi il n'y a pas besoin d'ajouter de "compléments de croissance pour coraux" dans un récifal écologique...Encore une fois tout est logique et scientifiquement explicable quand on pense globalement "écosystème" ! 

 

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