La diversité et l’utilité de la microfaune dans l’aquarium récifal

  • Le 20/01/2019

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La diversité et l’utilité de la microfaune dans l’aquarium récifal

   Si Aquamicrofaune insiste aussi fortement sur l'importance capitale de la vraie microfaune c'est que l'aquariophilie récifale "usine à gaz" a totalement négligé cet aspect pendant ces 20 dernières années. Nous le savons, cette négligence a conduit à cette insupportable explosion des aquariums d'eau de mer à problèmes ( envahissement d'algues diverses et de cyanobactéries, dépérissement des coraux, maladie des poissons... ). Cette fois c'est un article de Rolf Hebbinghaus dirigeant de la section eau de mer de l'Aquazoo Museum de Dusseldorf et concepteur du réacteur à calcaire qui va nous servir de témoin scientifique pour étayer nos leçons sur le rôle fondamental de la microfaune dans un bac récifal. Les propos de cet éminent aquariophile rapportés ci-dessous sont extraits d'un article publié en mai 2005 dans l'excellent magasine "Les Lettres Récifales" sous le titre " À propos de la diversité et de l’utilité des micro-organismes dans l’aquarium récifal" . Chaque extrait fait l'objet d'un court commentaire personnel. 

"La source principale de nourriture des microorganismes animal dans l’aquarium d’eau de mer sont le microalgues. Le « moteur » de la croissance des algues est la lumière. C’est la raison pour laquelle les microalgues benthiques et planctoniques sont toujours abondamment présentes, voire en surabondance, dans nos aquariums récifaux puissamment éclairés."  

Le phytoplancton est naturellement présent dans un récifal écosystémique ; il fait partie du plancton produit naturellement dans ce type de bac écologiquement équilibré. Nous avons déjà abordé ce sujet dans un petit paragraphe de l'article "Le plancton temporaire en récifal, de la micro-nourriture permanente".

"l’addition de micro algues de culture est complètement superflue, surtout que le phytoplancton n’est pas consommé ou en très faible quantité par la plupart des coraux mous et durs ! "

Nous parlons assez souvent aussi sur ce blog de l'inutilité des nourritures de substitution ajoutée pour nourrir les coraux et autres microphages. Un bac écosystémique doit naturellement fournir aux invertébrés tout ce dont ils ont besoin sur le plan nutritionnel, soit directement par la nourriture des poissons distribuée soit par les déchets qui résultent du métabolisme de ces derniers.  D'où la qualification de détritivores pour ces invertébrés ! 

"Par l’intermédiaire de la filtration rapide et de l’écumage de grandes quantités de phytoplancton sont retirées en permanence des aquariums récifaux "​

S'il y a bien un sujet sur lequel nous insistons presque lourdement sur ce blog, je le reconnais, c'est celui du surécumage et de la sur-filtration. Rien n'apparaît plus absurde à un écologue aquariophile que de retirer le carburant naturel nécessaire à l'écosystème pour ensuite le rajouter sous forme de supplémentation chimique ou poudres nutritionnelles industrielles

"Les micro-organismes animaux accélèrent énormément par leur métabolisme la décomposition des déchets organiques (excréments, restes de nourriture, algues mortes). Étant donné qu’ils décomposent une grande partie des substances riches en énergie, beaucoup moins de bactéries et de cyanobactéries hétérotrophes vivent dans l’eau, le filtre et le sol d’un aquarium... Ainsi elles combattent également un enrichissement de produits métaboliques bactériens le cas échéant nocifs."  

Nous touchons là au fondement écologique de la méthode écosystémique conceptualisée par Aquamicrofaune. Tout, absolument tout l'équilibre bio-géo-chimique de l'aquarium récifal dépend intrinsèquement des micro-organismes ( microfaune et bactéries notamment ). Il n'y a aucun moyen durablement viable de contourner cet impératif écologique. La preuve est que les récifaux usine à gaz ne fonctionnent pas... du moins au mieux permettent-ils de maintenir artificiellement en vie des animaux marins, ce qui est finalement de la maltraitance en aquariums de poissons, coraux, etc. ! 

" les micro-organismes et les micro algues représentent une source de nourriture vivante de qualité supérieure qui ne tarit jamais pour nos animaux présents dans l’aquarium. Certains petits poissons comme par exemple les poissons mandarins, les syngnathes et certains gobies dépendent même pour leur existence de ces innombrables copépodes, amphipodes, isopodes et petits annélides d’un aquarium d’eau de mer florissant. Pour la plupart des poissons herbivores, escargots et oursins des gazons de micro algues faciles à digérer et particulièrement riches en vitamines sont nettement plus importants que les macro algues ! Le poisson chirurgien qui consomme ces micro algues, absorbe en même temps d’innombrables micro-organismes ! Avec restriction ceci est même valable pour les cyanobactéries qui est tout à fait apprécié et supporté par de nombreux herbivores comme régime additionnel."

Faut-il commenter cet extrait ? Que peut-on ajouter ici ; tout est dit ! Il s'agit là tout simplement d'une évidence écosystémique

"Plus la diversité d’espèces des micro-organismes dans l’aquarium est grande, mieux ils remplissent les fonctions citées. La multiplication de masse d’une micro algue nocive, introduite comme par exemple un dinoflagellé toxique sera plus difficile dans un aquarium riche en espèces de micro-organismes végétaux et animaux que dans un bac pauvre en espèces, car dans le premier cas les niches écologiques sont occupées ​"

La notion de niches écologiques est souvent aussi abordée sur ce blog. Il s'agit là de reproduire dans un aquarium tous les milieux de vie possibles pour que chaque acteurs de l'équilibre écosystémique soit à sa place et à son poste. L'exemple le plus flagrant de la négligence de maintenance et l'ignorance écologique des récifalistes "usine à gaz" est l'absence total de sable dans leurs bacs ( barre bottom ). Quand on sait que le lit de sable constituent diverses niches écologiques pour les indispensables micro-organismes détritivores et  décomposeurs...

"Dû à la bonne qualité de l’eau, à l’intense énergie lumineuse et particulièrement à l’hétérogénéité des facteurs abiotiques lumière, mouvement de l’eau et substrat la diversité des micro-organismes est généralement importante. Il est encore possible de l’augmenter en veillant à encore plus de diversité lors de l’agencement intérieur et de l’équipement technique de l’aquarium récifal : création de zones plus claires et plus sombres, zones à courant plus ou moins puissant, endroits à sable fin ou grossier. Certaines espèces de micro-organismes vivent sur les macro algues, nombre d’espèces nichent dans colonies compactes de micro algues, la plupart colonisent cependant les vides du substrat."

Penser son aquarium récifal comme un écosystème récifal miniature est la mission première d'un véritable aquariophile. ne pas tenir compte des connaissances écologiques basiques dans son projet d'aquarium d'eau de mer c'est tout simplement se montrer indigne de la qualification d'aquariophilie !  

Que seuls quelques micro-organismes peuvent trouver abri et possibilité de développement dans une couche très mince de substrat comme le préconisent certains aquariophiles paraît évident. Il ne doit donc pas être étonnant si dans de tels aquariums récifaux apparaissent des problèmes de nitrates. Dans un substrat plus épais (au moins 5 cm) il se produit – même sans plénum – après une période de maturation de quelques mois, une dénitrification extrêmement efficace, qui peut être si efficace que les pierres vivantes sont inutiles. Les pierres vivantes ne sont pas non plus nécessaires pour introduire dans son bac un monde de micro-organismes riche en espèces. "

Le lit de sable épais est sans aucun doute le meilleur moyen de dénitrification ( et de déphosphatation ! ) naturel offert au récifaliste. Dans un bac un surpeuplé en poissons un DSB assisté d'un petit écumeur permettra de gérer les nitrates mieux que n'importe quel système high tech !

"un important ensemencement unique n’est de loin pas aussi efficace que plusieurs petits ensemencements espacés dans le temps et selon les possibilités provenant de sources diverse. Des bacs nouvellement installés nécessitent en tous les cas pour un bon départ plus d’un ensemencement !  Ce qui rend bien, ce sont les substrats solides (pierres, sable), détritus et algues, moins productifs sont les échantillons d’eau. "  

La spécialité et les compétences d'Aquamicrofaune sont précisément de répondre au nécessité d'ensemencer de manière optimale un aquarium d'eau de mer. Le choix des matériaux minéraux ou biologique ( pouzzolane, sable et algues ) servant à la culture, à l'élevage et au transport des micro-organismes ne doit rien au hasard et sont le résultat d'une connaissance d'aquariologue spécialisé en écologie des aquariums. La biodiversité des espèces de micro-détritivores et de décomposeurs véhiculés à travers les souches d'ensemencement Aquamicrofaune répond elle aussi a des critères écologiques spécifiques. 

 

 

 

 

 

 

 

 

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