Un remède "invisible" contre les algues ou la "magie" de l'écosystème récifal 

  • Le 01/12/2017

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Un remède "invisible" contre les algues ; le pouvoir "magique" de l'écosystème récifal 

    Lorsqu'un récifaliste est confronté à une invasion d'algues sur les substrats ( pierres, sable, vitres, etc. ) de son aquarium il pense toujours à mesurer ses taux de nitrates, de phosphates et parfois de silicates. Ces trois composés ioniques constituent effectivement des carburants pour les algues indésirables, comme pour les autres d'ailleurs, et des excès de ces carburants dans un récifal peuvent bien entendu conduire à une invasion algale. Néanmoins il arrive que certains récifalistes soient confrontés à un problème de développement déraisonnable d'algues ( Diatomées, Dinoflagellés, Derbesia, Bryopsis, Valonia, etc ) alors que les taux de NO3, Po4 et SiO2 sont acceptables. Réfléchissons. Faut-il nécessairement ajouter des engrais pour que les mauvaises herbes se développent sur un terrain ? Avec ou sans excès de nourriture ces dernières vont pousser quand même, certes moins vite dans le deuxième cas. Et certaines d'entre-elles pousseront d'autant plus haut qu'aucun herbivore ne régulera naturellement leur croissance. Et si nous mettions des oies, des moutons, des chèvres sur le terrain ? 

Le périphyton, le garde-manger insoupçonné de la microfaune 

   En récifal nous pensons systématiquement macrofaune quand il s'agit d'imaginer de lutter biologiquement contre une invasion d'algues ; nous pensons poissons ( Salarias, Chirurgiens ), gastéropodes ou crustacés... Pourquoi ? Parce que nous ne nous représentons les algues à combattre que sous leur forme "adulte" celle qui est cause de nos déboires. Or, toutes les algues passent par une phase juvénile, une phase où elles ne forment sur un substrat qu'un "duvet" microscopique constitué d'infinitésimales pousses . Pendant cette période juvénile l'algue compose ce que l'on appelle en écologie marine le périphyton. Le périphyton est à la microfaune ce que le phytoplancton microscopique est au zooplancton qu'elle produit.  Si nous comparons le périphyton algale à nos mauvaises herbes terrestres on peut dire que la microfaune et les oies ont, de part leur capacité à "racler" les pousses végétales incrustées, la même fonction utile !  Ce n'est pas par hasard qu'une certaine partie de la microfaune, la plus facilement observable, celle sur les vitres ( les copépodes et compagnie ), est plus densément rassemblée là où il y a un mince tapis d'algues.

Conclusion

   Bien sûr je n'ai pas dit que la microfaune était la solution miracle face à une invasion d'algues, ni que l'absence de microfaune était sa cause mais seulement mis en lumière un rapport biologique supplémentaire qui participe de l'équilibre écosystémique. Il est bien évident qu'indépendamment de la prise en compte des taux de nitrates, phosphates et silicates une algue n'a aucune raison de ne pas croître à souhait tant qu'un acteur biologique, un prédateur en l'occurrence, ne vient limiter sa croissance. Oui, la macrofaune participe de ce processus naturel... mais nous parlons là d'un état de développement juvénile des algues, un état qui précède celui où, par exemple, un brouteur comme un escargot peut intervenir ; nous parlons d'un état microscopique où l'algue et le substrat ne font quasiment qu'un. Rappelons que par définition la microfaune est essentiellement composée d'espèces invisibles à l'oeil nu ! On peut dire que le stade de développement d'une algue marquant l'entrée en jeu de la macrofaune algivore correspond grossièrement à la période où cette algue nous devient visible sans matériel d'observation. Mais avant ? Oui, elle était déjà bien présente cette algue dans le bac, prête, comme tout être vivant, à s'épanouir spatialement tant que rien ne la contraint ! Cela s'applique aussi aux cyanobactéries et aux bactéries...

  

 

 

 

 

 

 

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