Le kit d'ensemencement biologique optimal pour démarrer un récifal
- Le 23/02/2018
Le kit d'ensemencement biologique optimal pour démarrer un récifal
Qu'est-ce finalement que la période de démarrage d'un aquarium récifal sinon la mise en place de tous les ingrédients nécessaires à la recette "écosystème" que nous souhaitons réussir parfaitement. Pour bien démarrer un écosystème récifal on a besoin essentiellement d'éléments biologiques spécifiques, à savoir les bactéries utiles et la microfaune détritivore. Ces ingrédients sont en quelque sorte sur le plan biologique ce que les levures naturelles sont à la fabrication d'un bon pain. Croire que l'on peut se passer dans un écosystème marin de bactéries fraîches et d'une population de microfaune adaptée et variée c'est croire que l'on peut faire du vrai pain avec de la levure chimique ; c'est possible mais cela n'a pas le même goût au final !
Un bon ensemencement biologique pour démarrer sur de bonnes bases
Un aquarium récifal démarré sur des bases biologiquement bancales c'est l'assurance d'avoir de multiples problèmes de maintenance par la suite. Le récifaliste déjà un peu expérimenté, confronté à des problème de maintenance récurrents ( excès de no3, de po4, d'algues, de cyanobactéries, etc. ) ignore bien souvent que ces déboires ont pour origine une phase de démarrage bâclée sur le plan biologique. Ce n'est certainement pas en faisant rentrer dans le bac une dose de bactéries lyophilisées ou enkystées et quelques gammares et copépodes passagers clandestins de quelques pierres vivantes que va s'installer une riche biodiversité de micro-détritivores.
L'ensemencement otptimale avec des pierres vivantes, une "vérité" dépassée !
Certains "anciens" récifalistes restés bloqués à l'époque où les pierres vivantes étaient prélevées directement sur les récifs sauvages continuent de conseiller aux débutants d'ensemencer leurs bacs avec quelques cailloux joliment colorés de Corallinophycidae rose bonbon ! Il existe même de nos jours des pierres mortes colorées avec des pigments naturels rouges ou verts et arrosées régulièrement de jus d'écumeur dans des bacs de stockage. Quand on voit des innocents ( car ignorants ) récifalistes vanter sur des forums récifalistes la qualité de "vivant" de ces pierres trafiquées on ne peut que trouver cela très regrettable pour la pratique récifale. De nos jours la très grande majorité des "vraies" pierres vivantes sont "cultivées" dans de sortes de bacs au bord de mer et la demande est telle que les aquaculteurs, obnubilés par le rythme de production et le profit financier, s'empressent de les exporter avant même qu'elles n'aient eu la visite de quelques bestioles censées les coloniser via leur larves. Ce n'est pas deux crabes et un ver polychète cachés dans les trous d'une pierre parsemée d'algues et d'éponges moribondes qui font la qualité d'une pierre vivante. Quand au sable en sachet, nous en avons déjà parlé, il n'héberge jamais plus, dans le meilleurs des cas, que quelques bactéries aérobies ayant résisté tant bien que mal a des conditions de stockage prolongés au-delà du possible biologique.
Les "grosses" bestioles ne font pas la qualité d'un ensemencement biologique optimal
Le marché de l'aquariophilie d'eau de mer a tellement dénaturé la notion d'écosystème que les débutants ( et pas qu'eux ! ) en arrivent à estimer la qualité d'une population de microfaune utile au nombre de bestioles immédiatement visibles à l'oeil nu, autrement dit les "grosses" espèces qu'ils ont l'habitude de voir dans les pochons proposés par l'industrie aquariophile ! J'ai même entendu plusieurs fois des récifalistes jouissant d'une certaine notoriété sur les réseaux sociaux ( ce qui ne préfigure en rien de leur degré de connaissance ) conseiller aux débutants constituant majoritairement leur public d'ensemencer leurs bacs en microfaune avec des pochons de gammares ou de copépodes, généralement vendues sous l'appellation "nourriture vivante" ! Faut-il leur rappeler, s'il tant est qu'ils l'on déjà su, que l'essentiel ( en terme de biomasse ) de la population de détritivores dans un bac écologiquement équilibré est constitué de micro-organismes mesurant 10 à 100 fois moins qu'un milimètre !
Le Kit d'ensemencement biologique optimal serait-il fondamentalement invisible ?
Difficile pour un débutant de concevoir dans son projet aquariophile un budget destiné à acheter de l'invisible. Faut-il continuer, comme je le fait moi-même, à ajouter volontairement quelques énormes gammares et autre gros "podes" pour que les récifalistes ultra-consuméristes est le sentiment d'en avoir pour leur argent ? Ma réponse est non ! Pourquoi devrais-je faire passer la superficialité commerciale avant le vérité scientifique ? Les données de cette dernière diront à tous les débutants préparant sérieusement leur projet récifaliste qu'un kit d'ensemencement biologique pour le démarrage de leur bac doit contenir par essence une multitude de micro-organismes invisible sà l'oeil nus. Ce sont ces derniers, bien au-delà de notre contrôle visuel, assureront le travail de décomposition de matières organiques avant que la population bactérienne ( qui doit être de qualité elle-aussi ! ) ne le finissent. Finalement le premier acte aquariophile du récifaliste naturaliste ne serait-il pas d'accepter de se positionner humblement face à ce qui le dépasse ?
Conclusion aux allures prétentieuses et téméraires !
Je suis fière en tant qu'aquariophile passionné et désireux d'en préserver l'authenticité scientifique de proposer sur le marché, à une échelle productive modeste mais aquariophilement artisanale et authentique, des produits d'ensemencement biologiques véritables. Je sais que le débutant qui m'accorde sa confiance démarrera de la meilleure façon qui soit son récifal avec mes souches d'ensemencement biologique ( microfaune et bactéries ). Faut-il être commercialement complétement à côté de la plaque pour crier haut et fort que l'on vend essentiellement de l'insible ! Tans pis pour les affaires ! Je ne peux me transformer en commerçant hypocrite et nier la connaissance scientifique pour mieux correspondre aux attentes d'une certaine clientèle. La mienne, de clientèle, doit savoir ce qu'est une population biologique détritivores et épuratrices véritables. La vérité est que je préfère ne rien vendre que de vendre des produits d'apparat servant une aquariophile parfois tant vulgarisée excessivement qu'elle en devient écologiquement superficielle, pour ne pas dire scientifiquement mensongère !