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Les 7 erreurs du débutant en aquariophilie récifale
- Le 17/05/2023
1, Faire compliqué quand on peut faire simple
Beaucoup de débutants croient que ce sont le matériel et la technologie qui déterminent principalement la réussite d'un aquarium récifal. Or, ce qui fait un Aquariophile, c'est bien moins ses capacités techniques que sa conscience écologique. On doit d'abord privilégier la Nature. La technique est uniquement là pour répondre à ses besoins et non pour la remplacer. L'aquarium "machine" a été la grosse illusion des récifalistes des années 2000. Certes, les bacs étaient beaux... Mais surtout beaux pour les photos ! Qu'en reste-il aujourd'hui ? Seulement quelques nostalgiques qui regardent en boucle de vieilles vidéos et dénigrent cette nouvelle façon de pratiquer que leur entendement matérialiste radical ne parvient pas à saisir.
2, Mal répartir son budget
Cette deuxième erreur de débutant découle de la première. Dépenser plus qu'il ne faut dans l'équipement se fait souvent au détriment de l'ensemencement biologique. Or, aucun appareil high tech ou produit chimique ne peut remplacer le "travail" naturel des micro organismes. Ce n'est pas parce qu'on ne les voit pas ou difficilement qu'ils sont sans valeur. Une population spécifiquement riche et diversifiée de méiofaune/microfaune vaut plus pour le bac que le plus performant des écumeurs ! La preuve, on peut éventuellement se passer de ce dernier ! Il existe encore aujourd'hui ( de plus en plus rarement heureusement ) des débutants qui estiment que payer pour des "choses" ( les micro-organismes ) qui ne se voient pas, c'est gaspiller leur argent. C'est là une énorme erreur qui laisse présager un très mauvais parcours dans le monde du récifal !
3, Manquer de patience
Un écosystème a besoin de temps pour mûrir biologiquement. Vouloir accélérer le rythme de la Nature en ajoutant des produits chimiques rend l'équilibre du bac bancal et cela se paye toujours à court ou moyen terme ! C'est cette raison qui fait que de nombreux récifalistes abandonnent leurs bacs après seulement 2 ou 3 ans de fonctionnement, après s'être moralement épuisés à tenter de rattraper un mauvais démarrage. Il faut savoir apprécier toutes les phases de maturation d'un aquarium. Pour un naturaliste ( ce qu'est un Aquariophile ), l'aquarium est intéressant dès son démarrage. Celui qui ne voit aucun intérêt à son bac avant l'introduction des macro-animaux ( détritivores, coraux, poissons ) est lui aussi bien mal parti pour réussir en récifal !
4, S'éparpiller dans la recherche d'information
"On m'a dit que..." "J'ai entendu que..." "Il paraît que...", etc. Que de "on dit" dans le milieu récifal ! Le néophytes peut avoir le sentiment qu'il existe autant de méthodes qu'il n'y a de récifalistes. Et bien non, il n'y a finalement qu'une méthode qui "marche" à long terme. Elle consiste à copier le fonctionnement de la Nature et d'en reproduire le mieux possible la dynamique dans un aquarium. Certes, ce dernier est forcément un minimum artificiel mais il faut juste considérer cette règle : plus on s'éloigne des principes écologiques, plus on va vers l'échec en aquariophilie. Et cela est vrai tant pour l'eau douce que l'eau de mer. Méfiez-vous des conseillés qui parlent plus de technique que d'écologie ! Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à me contacter.
5, Se laisser trop facilement séduire
Ce n'est pas l'esthétique de son bac qui fait le bon Aquariophile ! Il suffit seulement d'avoir les moyens financier pour empiler des boutures de coraux et collectionner de beaux poissons pour se faire valoir sur les réseaux sociaux ou dans les magasines. Le débutant se fait souvent envoûter par le champs des sirènes des "modèles" récifalistes qui sont moins des aquariophiles que des designers. Pour eux l'aquarium est un objet de séduction, soit au service de leur égo, soit au service des industriels, ou même les deux en même temps. Les pires parmi ses tentateurs sont les influenceurs ! Leurs conseils varient en fonction de ce qu'ils doivent promouvoir pour recevoir leurs rémunérations ou leurs cadeaux. Associer le produits à mettre en avant avec de belles photos de bacs récifaux prises à un instant T, après avoir été apprêtés comme se doit tout modèle, c'est de bonne guerre, n'est-ce pas ? Seulement, le débutant naïf qui se laisse entraîner par ces conseillers fourbes risque fort de vite déchanter devant son futur son aquarium réel ( entendons : évolutif et non figé sous son meilleur profil juste le temps d'une photo ) .
6, Surestimer sa motivation !
C'est la conséquence de l'erreur décrite ci-dessus. N'avez vous jamais constaté que l'on finit souvent par ne plus voir la beauté d'un objet statique ? C'est en tous cas le risque majeur encouru par celui qui considère un aquarium uniquement comme un joli tableau. Il va très vite arriver que la belle image lasse son admirateur. Cette lassitude désespérante est le moteur du consumérisme aquariophile. Pour ne pas que le bac devienne ennuyeux, on doit ajouter très régulièrement une bouture de corail, un nouveau poisson, une jolie crevette, etc. La mort des animaux est dans cette perspective inconsciemment ( espérons-le ) accueillie comme l'occasion de "remplir" à nouveau le bac, un peu comme vomir permet au malheureux boulimique de se goinfrer rapidement à nouveau. Outre ce qu'elle pèse sur le budget, cette relation irraisonnée avec "l'image-aquarium" esthétiquement idéalisée finit, comme toute passion qui ne sait se transformer en raison, par dévorer l'existence du passionné. Le crash du bac et le dégoût du récifal viendront heureusement le délivrer.. au prix du sacrifice de tant d'animaux !
7, S'être trompé sur ce qu'est un aquarium
Il s'agit là d'une sorte de synthèse logique des 6 précédentes erreurs citées. Un aquarium n'est pas une belle image statique ! Parfois il peut même apparaître très "moche" au regard de l'Aquariophile, qui pourtant le trouvé très beau la veille encore. Pas plus qu'un paysage sauvage ne s'offre au regard toujours dans la même ambiance, l'aquarium ne se propose pas comme une carte postale au cliché immuable. Il s'agit au contraire d'une entité dynamique qui offre divers points de vue au naturaliste dont la capacité d'observation ne se limite pas à l'image esthétique grossière. Si mon regard se lasse de la vue d'ensemble du bac, je le regarde sous un autre angle. Si je m'ennuie des mêmes coraux ou des mêmes poissons, je prends une loupe et je scrute les substrats pour observer de petits organismes, des éponges, des ascidies, des micro-algues, etc.. C'est un des avantages de la biodiversité d'un bac écosystémique. Si je n'ai plus envie d'observer analytiquement, je contemple. Et si la Nature de mon aquarium ne veut rien m'offrir ( ce qui est rare mais arrive parfois ), je me contente de faire mon devoir, l'entretenir, jusqu'à ce que la magie opère à nouveau.