La chaîne alimentaire en récifal et la microfaune

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La microfaune doit faire partie de la chaîne trophique d'un récifal !

    J'ai pu lire sur un site français spécialisé en aquariophilie récifal plutôt orienté "débutants" que la reproduction d'un véritable réseau trophique de récif ( chaîne alimentaire ) était irréalisable. Que ce projet soit difficile je peux l'admettre mais qu'il soit irréalisable je ne peux, de part mon expérience personnelle, en convenir ! L'auteur de l'article en question ajoute immédiatement, comme pour consoler l'aquariophile débutant à tendance écologiste, que la constitution d'un réseau trophique complet n'est pas le but d'un récifaliste. Si cet auteur faisait référence à l'impossibilité d'héberger dans un aquarium de salon des requins ou autres prédateurs géants planant au-dessus des récifs à l'affut de proies je pourrais lui accorder mon approbation ; seulement son article vise au contraire la base de la pyramide alimentaire, autrement dit les producteurs primaires autotrophes ( bactéries, phytoplancton ) et les consommateurs primaires hétérotrophes ( zooplancton, micro et macrofaune ). Si ces derniers font effectivement en quantité bien insuffisante, voire sont totalement absent, il est bien évident que le système d'épuration naturel de l'écosystème bac ne peut fonctionner. Dans la plupart des cas l'absence de microfaune véritable dans les aquariums d'eau de mer est bien moins due à la difficulté de la maintenir qu'au total désintéressement que font preuve les  récifalistes pour ce secteur de peuplement de leur bac ; quelques gammares et copépodes acheté dans un pochon sous l'appelation "nourriture vivante" et introduits dans un refuge et l'on croient que cela fera l'affaire ! 

Le phytoplancton et le zooplancton en particulier ne font pas souvent partie de ce qui préoccupe le débutant lors de la mise en eau de son bac. Ce n'est généralement que dans un second temps, après le peuplement de son aquarium récifal en "gros" détritivores, en poissons et en coraux que l'aquariophile va éventuellement ajouter du plancton au même titre que l'ajout d'autres nourritures. Ayant reçu cinq sur cinq les avertissements concernant les risques de pollution le débutant va sagement se contenter d'ajouter des doses de plancton limités à ce que la faune de son aquarium est susceptible de consommer rapidement. Dans ce cas, il est effectivement impossible d'inclure durablement, pour ne pas dire de manière permanente, le plancton vivant dans l'écosystème captif.

Tout le monde sait par exemple qu'il est raisonnable d'attendre que la macrofaune et la microfaune se soient bien installés quantitativement et qualitativement dans un bac avant d'y introduire des Callionymidés, comme le Synchiropus Splendidus ou de labridés comme le Pseudocheilinus hexataenia. Et bien, il en va de même du plancton vis-à-vis des planctonophages en général. Il n'y a que deux moyens valables pour que le plancton fasse partie intégrante de la population d'un aquarium récifal : L'introduire massivement pendant la phase de démarrage, avant le reste de vivant, et le laisser se développer ou l'introduire en doses raisonnées mais régulières dans un bac déjà peuplé. Le plancton doit être considéré comme constitutif d'une population récifal écologiquement équilibré au même titre que les détritivores que l'on oublie jamais, eux, d'introduire pendant la phase de démarrage