Le filtre ne sert absolument à rien en aquariophilie d'eau douce !

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Le filtre ne sert absolument à rien en aquariophilie d'eau douce !

 

Cet article est une introduction à la partie du blog Aquamicrofaune consacré à l'aquariophilie d'eau douce. S'agissant d'informations axés sur une philosophie personnelle de l'aquariophilie que j'applique en eau de mer et en eau douce depuis bien longtemps il est logique de retrouver des sujets déjà traité, un peu différemment, sur la partie dédié à l'aquarium récifal ; ainsi cet article : Le traitement naturel des déchets organiques en récifal

Note : Les produits d'ensemencement proposés dans la boutique d'Aquamicrofaune vous donneront une idée de ma conception de l'aquariophilie. 

L'inutilité des filtres en aquariophilie d'eau douce

Tous les biotopes aquatiques d'eau douce reproductibles en aquariums peuvent naturellement traiter leurs déchets ! En 35 ans d'aquariophilie les seuls biotopes captifs qu'il me sont apparus impossibles à gérer bio-chimiquement sans l'aide d'un filtre sont celui des cichlidés d'Amérique Centrale, trop grands et trop pollueurs par rapport aux volumes de bacs que l'on peut raisonnablement leur consacrer en tant que particuliers. Tous les autres biotopes habituellement recréé en aquarium de salon sont, je le répète, susceptibles de se passer d'une filtration mécanisée. Par filtration mécanisée j'entends tous systèmes ( y compris ceux que l'on dira "biologique" ), visant à forcer le passage de l'eau de l'aquarium à travers des masses de filtration

Un aquarium véritable ne peut avoir de filtre 

Le filtre mécanisé, qu'il soit extérieur ou intérieur, est probablement l'invention commerciale la plus inutile qui soit en aquariophilie ! De mon point de vue naturaliste, un aquarium qui a besoin d'un filtre n'en est tout simplement pas un. Inventé par des scientifiques au XVIIIe siècle, l'aquarium est un objet expressément conçu pour faciliter l'observation d'un écosystème aquatique sans avoir a plonger dans le milieu sauvage. Un écosystème d'eau douce ce n'est pas que des poissons nageant au-dessus d'un décor constitué de roches mortes, de sable inerte et de végétaux pour faire joli. Effectivement on ne voit pas comment un tel tableau, aussi esthétique soit-il, pourrait dépasser le simple rôle de copie très imparfaite du milieu naturel.

Où est donc la microfaune sur laquelle repose, comme un bâtiment sur ses fondations, l'ensemble de la structure biologique d'un biotope ?

C'est sur cette carence biotique et uniquement sur elle que s'appuie scientifiquement la nécessité d'employer un filtre. L'aquariophile lambda ignore cela et cette ignorance fait depuis plusieurs décennies le bonheur du commerce aquariophile industriel et des animaleries. Ce qui me connaissaisent déjà dans le milieu de l'aquariophilie marine savent que je n'ai rien contre ces derniers ; ils font leur métier et leur métier est de créer des besoins et de vendre le plus possible. Á la décharge des vendeurs en animaleries, je pense qu'ils croient sincérement que le filtre est une nécessité en aquarium ; c'est d'ailleurs ce qu'on leur a enseigné en formation. Le rôle d'un filtre est précisément de combler le handicap d'un système écologique boiteux !

Tout ce que les masses filtrantes vont retenir artificiellement n'est autre le carburant qui devrait alimenter les détritivores, microfaune et macrofaune, avant que les bactéries et les végétaux ne se chargent d'éliminer totalement les restes. Un aquarium tropical d'eau douce équilibré c'est un substrat de fond épais habité par de la microfaune-macrofaune, des roches ou du bois recouverts d'invisibles tapis bactériens ( cela doit être légèrement gras quand on y touche, comme dans un étang ou une rivière ! ).  

Et les poissons du lac Malawi ou Tanganyika ?

Lorsque l'on évoque la possibilité de maintenir un aquarium d'eau douce sans filtration artificielle on entend s'élever les voix de certains amateurs de poissons lacustresMalawi ou Tanganyika en général) ; ces derniers prétendent que l'absence de plantes dans ces milieux rend impossible l'élimination des nitrates résultant du cycle de l'azote. Mais dans ce cas, ce sont les algues qui remplacent le rôle bio-chimique des plantes quasiment abstentes dans ces univers rocheux. Et des algues, compte tenu du régime alimentaire  il doit nécessairement y en avoir de toutes sortes, des vertes et des brunes, sur la surface des roches ( aufwuchs ou périphyton ). 

Si vous offrez à la Nature captive tout ce dont elle a besoin pour faire son travail d'épuration elle le fera assurément !