L'alimentation des coraux en aquarium récifal, le zooplancton

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Le zooplancton comme nourriture des coraux en récifal

Nombreux sont les récifalistes qui pensent encore que les coraux zooxanthellés tirent l'essentiel de leur alimentation des algues unicellulaires que leurs polypes renferment. Certains pensent même que ces coraux peuvent se contenter exclusivement des nutriments fournis par les zooxantelles. Cette idée reçue provient d'une époque où l'on appréhendait principalement la richesse du plancton en fonction du zooplancton permanent qui le compose. On qualifie de zooplancton permanent les animaux qui naissent et vivent toute leur vie au sein du plancton. Par opposition le zooplancton temporaire est constitué d'animaux qui ne sont de nature planctonique que pendant leursphases embryonnaires et larvaires.

Le zooplancton permanent ( comme le Krill  ) ne se trouvant en très grande abondance que dans les eaux océaniques froides, on en a déduit que les coraux inféodés aux mers tropicales ne pouvaient avoir accès à suffisamment de plancton pour s'en nourrir essentiellement. Rien qu'en considérant la présence de planctonophages géants comme les raies manta et les requins-baleines au dessus des récifs coralliens ont peut en déduire que cette déduction est fausse !

Sur le récif naturel les polypes étalent la nuit leurs tentacules afin de capturer le zooplancton temporaire qui remonte des profondeurs. Il s'agit là d'une spécialisation de chasse coûteuse en énergie qui n'aurait pas lieu d'être ( Principe d'économie biologique ) si le gain énergétique ne dépassait pas la dépense. D'ailleurs, sans même avoir à justifier ce processus alimentaire par des arguments scientifiques, il suffit d'observer la réaction des coraux après un ajout de microfaune zooplanctonique pour constater les effets : Polypes des Sps qui s'ouvrent au maximum, lps qui se gonflent jusqu'à doubler parfois de volume, palythoas, zoanthus et parazoanthus qui se referment comme des plantes carnivores sur leurs proies et même parfois discosomas et rhodactis qui forment des vasques et trompettes pour mieux conduire la nourriture vers leurs bouches. Il n'y a guère que les coraux cuirs qui ne témoignent pas ostensiblement de leur appétit.

Mise à part quelques copépodes et très jeunes gammares qui se trouvent souvent pêchés en même temps qu'un prélèvement de mes élevages de microfaune, et qui feront le bonheur de mes poissons, le reste du zooplancton est invisible à l'oeil nu mais le stimulus alimentaire qu'il provoque chez les coraux, mais aussi chez les crabes-porcelaines qui se postent sur des surplombs et agitent frénétiquement leurs soies, ne laissent aucun doute sur la richesse du produit. 

J'ai entendu parfois ça et là que de nourrir les coraux avec du zooplancton affadissait leurs couleurs mais je n'ai par contre jamais trouver des explications de ce phénomène qui tiennent la route ! Alors si je regarde à l'instant les coraux dans mes bacs je peux me dire qu'effectivement ils ne sont pas "flashy" mais qu'ils ont juste les couleurs qu'ils arborent sur le récif naturel. Cela me suffit à moi !

Et puis, pour rien au monde, je ne voudrai priver mes coraux d'une nourriture qu'ils consomment abondamment dans le milieu sauvage et me priver du plaisir de leur faire plaisir. Ce principe s'applique à l'ensemble de la faune de mes bacs et il justifie mon aversion écologique envers les récifaux hyper oligotrophes dans lequel, comme dans le régime d'un mannequin anorexique, chaque miette de nourriture est comptée.  

 

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