La microfaune en aquarium d'eau douce
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Les plantes utiles pour démarrer un aquarium d'eau douce ou un bassin
- Le 29/06/2018
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Les plantes utiles pour démarrer un aquarium d'eau douce ou un bassin
Dès la mise en eau d'un aquarium d'eau douce ou d'un bassin l'aquariophile doit avoir en tête l'élimination ou le recyclage des élements minéralisés par les bactéries au cours des cycles bio-géo-chimique, commele cycle de l'azote et le cycle des phosphates. Dans un écoystème aquatique les végétaux sont les consommateurs naturels des éléments comme les nitrates et les phosphates résultant du cycle de traitement des déchets par les micro-organismes. Les végétaux peuvent être des plantes ou des algues.
Les végétaux, agents biologiques indispensables à l'écosystème d'un aquarium ou d'un bassin
En général, dans les biotopes dulcicoles ( d'eau douce ), les algues principales sont microscopiques ( phénomène d'eau verte ), filamenteuses ou encore "pinceaux". À la différence des plantes qui doivent être volontairement introduites dans l'aquarium ou le bassin, les algues sont capables d'arriver toutes seules dans le bac, sous forme de spores invisibles véhiculée par l'eau, une pierre, une racine de bois, etc. Dans un aquarium ou un bassin écologiquement équilibré les végétaux, en tant que producteurs primaires, participent du recyclage des nutriments. La présence de ces végétaux est écologiquement indispensable et en l'absence de plantes ces végétaux ne pourront être que des algues... à moins de les exterminer à coup de produits chimiques anti-algues ( ce qui est un constat d'échec pour tout aquariophile authentique ! ).
Des algues ou des plantes pour l'aquarium d'eau douce ou le bassin, il faut choisir !
Donc, pour faire simple, dans un aquarium d'eau douce ou un bassin c'est soit des plantes soit des algues ! Dans les biotopes pauvres en plantes, comme les biotopes lacustres africains par exemple, les algues sont broutées au fur et à mesure de leur développement par des poissons spécialisés ( les Mbunas notamment ). Ces poissons brouteurs algivores n'existent pas dans la plupart des aquariums ou les bassins. Les poissons algivores que l'on ajoute dans les bacs tropicaux s'habituent tous bien vite à la nourriture industrielle offerte aux autres poissons et leur consommation réelle d'algues et bien trop faible pour enrayer un envahissement d'algues qui serait dû à un excès de nutriments associé à l'absence de plantes et en particulier de plantes à croissance rapide. De toute façon, une accumulation excessive de nutriments conduira à l'explosion d'algues flottantes microscopiques et à l'eutrophisation fatale de l'écosystème.
Les plantes à croissance rapide, les concurrentes naturelles des algues en aquarium ou bassin
Les plantes à croissance rapide sont incontestablement les meilleures concurrentes des algues dans la course à la consommation des nutriments. En tant qu'aquariologue, je n'ai jamais vu un aquarium ou un bassin bien pourvu en plantes à croissance rapide en bonne santé souffrir d'un problème d'algues. Pourtant, si les aquariophiles pensent bien souvent à introduire des bactéries dans leur aquariums ou bassins au démarrage, ils oublient la plupart du temps d'y introduire dès le départ des plantes à croissance rapide, avant que les nutriments ne s'accumulent et qu'ils soit difficile de les extraire sans résines chimiques ou changements d'eau massifs qui perturbent encore plus le jeune écosystème et retardent sa stabilisation.
Conclusion
Un kit d'ensemencement pour apporter le smicro-organismes + des plantes à croissance rapide = Un aquarium ou un bassin écologiquement sain dès le démarrage !
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Bien démarrer son aquarium d'eau douce avec Aquamicrofaune
- Le 28/06/2018
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Bien démarrer son aquarium d'eau douce avec Aquamicrofaune
Aquamicrofaune, créé par un aquariologue professionnel spécialiste de l'écologie des écosystèmes aquatiques "fermés" ( aquariums eau de mer, aquariums eau douce et bassins ) et surtout connu des récifalistes pour avoir apporté à leurs bacs ce qui manquait jusqu'à présent, du moins en France, pour réussir totalement un aquarium récifal, à savoir de la vraie microfaune et endofaune, sans laquelle la réduction biologique des déchets ne peut être complète.
Un kit d'ensemencement bio spécial aquarium d'eau douce et bassin
Une des préoccupations professionnelles majeures d'Aquamicrofaune est de participer grâce à ses produits très spécialisés et uniques par leur naturalité ( Produits 100 % bio ! ) au bon démarrage des écosystèmes nouveaux-nés que sont les aquariums et bassins nouvellement mise en eau. C'est pour ce faire qu'Aquamicrofaune a décidé de proposer un kit spécialement composés pour le démarrage écologique des aquariums d'eau douce et bassins.
Des bactéries et des plantes, la bonne recette pour le démarrage d'un aquarium
On retrouve bien entendu dans ce kit d'ensemencement biologique les bactéries fraîches et vivantes essentielles au démarrage des cycles bio-géo-chimiques, comme le cycle de l'azote bien connu des aquariophiles d'eau douce, et aussi des plantes à croissance rapide qui vont consommer les éléments minéraux produit par les bactéries lors de la phase finale du traitement des déchets ( matière organique ) et ainsi boucler la boucle de l'épuration de l'aquarium d'eau douce ou du bassin.
Un kit d'ensemencement optimal pour bien démarrer votre aquarium ou votre bassin
S'appuyant sur le principe écologique basique du traitement des déchets dans la majorité des écosystèmes sub-aquatiques dulcicoles ( eau douce ) le kit d'ensemencement biologique Aquamicrofaune apporte dès le démarrage d'un aquarium d'eau douce ou d'un bassin tout ce qu'il a besoin pour fonctionner écosytématiquement, autrement dit le plus naturellement possible. Il ne fait aucun doute que de l'introduction ou non du kit d'ensemencement biologique Aquamicrofaune, composé rapellons-le de bactéries et de plantes flottantes à croissance rapide, dépend la réussite d'un aquarium d'eau douce ou d'un bassin.
Note :
Pour tous renseignements complémentaires n'hésitez pas à profiter du service de Conseil aquariophile 100 % gratuit Aquamicrofaune : m.me/Aquamicrofaune
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Quelles bactéries participent à l'épuration biologique d'une récifal ?
- Le 27/09/2017
- Dans La microfaune en aquarium récifal
Quels types de bactéries participent à l'épuration biologique d'un récifal ?
Voici le genre d'article dont la lecture peut très vite devenir laborieuse pour les aquariophiles sans formation en biologie. D'ailleurs, je n'ai pas souvenir d'avoir déjà aperçu sur le net, même à travers les réseaux aquariophiles anglophones, un article citant spécifiquement les espèces de bactéries utiles à l'épuration complète d'un récifal.
Rassurez-vous, il ne s'agit pas de rentrer dans les détails scientifiques de l'épuration bactérienne mais simplement de citer différentes types de bactéries qu'un récifal biologiquement épuré ( tout, ou en partie comme les Jauberlinois ou vrai berlinois ) doit impérativement héberger.
Une première question doit se poser :
Comment sans moyen d'observation de labo et de connaissances scientifiques spécifiques puis-je savoir comment est composée la population de bactéries dans mon bac ?
La réponse est simple : toutes la bactéries utiles seront potentiellement présentes dans un récifal écologiquement constitué, autrement dit dont la gestion n'est pas totalement confiée à une usine mécano-chimique. Cela dit, le seul moyen de maintenir une population bactérienne riche en diversité spécifique est de réensemencer régulièrement ( au moins deux fois par an ). C'est pour cela que j'ai toujours personnellement cultivé des bactéries sur pouzzolane dans des bacs spécifiques, bien avant d'avoir l'idée de les commercialiser. Pour moi l'ajout de bactéries ( fraîches ! ) fait partie de l'entretien normal d'un récifal. Oui je sais j'en vends... mais même si cela n'était pas le cas le principe serait tout de même valable !
Pourquoi au fait suis-je à ce point certain que toutes les bactéries utiles sont forcément présentes dans tous les bacs un minimum naturels ? Parce qu'en fait cette population se définit écologiquement par la nature de la charge polluante à traiter. Comme en milieu sauvage correspondant notre aquarium devra traiter des déchets carbonés, azotés ou phosphatés ; donc y seront "éco-logiquement" présentes les bactéries adaptées à ce travail ! A condition qu'elles y ait été introduites ( la génération spontanée cela n'existe pas ! ) chaque type de bactérie est capable de sommeiller ( spores ) jusqu'à ce que l'élément à traiter lui convenant spécifiquement soit présent dans le bac.
Il ne s'agit pas d'énumérer de manière exhaustive toutes les bactéries intervenant dans l'épuration biologique d'un aquarium récifal mais de citer les trois genres principaux afin de mesurer à quel point la population de bactéries joue un rôle crucial dans nos écosystèmes.
Les bactéries nitrifiantes
Nitrosomonas, Nitrobacters. Ce sont les bactéries les plus connues des aquariophiles puisque ce sont elles qui oxydent l'ammoniac en nitrites, puis le nitrites en nitrates. Capables de supporter des taux de pollution extrêmes, ce sont celles qui finissent généralement par dominer exclusivement un bac qui n'est pas réensemencer par des souches bactériennes fraîches.
Les bactéries dénitrifiantes
Thiobacillus denitrificans. On les trouvent en quantité acceptable dans les récifaux berlinois barre-bottom ( sans sable ) bien pourvus en pierres vivantes. Elles sont en quantité optimale dans les récifaux avec lit de sable, d'autant plus si ce sable est en couche épaisse. Lorsque ces bactéries colonisent des zones du substrat ( pierre et/ ou sable ) pauvre en oxygène ( anoxiques ) elles puisent ce gaz vital au sein même des nitrates, transformant ainsi ces derniers en entités gazeuses se volatilisant dans l'atmosphère à la surface du bac.
Les bactéries déphosphatantes
Moraxella, Acinetobacter. Elles sont presque totalement ignorées par le monde des récifalistes, comme si les phosphates étaient des déchets échappant à la dynamique d'épuration prévue par la nature ! Il faut dire que leur manière de traiter les phosphates est complexe à expliquer et à comprendre. Ces bactéries à la fois aérobies et anaérobies sont capables intrinsèquement de se répartir deux tâches qui permettent le traitement du phosphore. En zone aérobie elles stockent le phosphore, puis quand elles pénètrent les zones profondes d'un DSB ( privé d'oxygène ) elles le relarguent pour qu'il se lie aux oxydes de fer naturellement présent dans le sable, précipite et soit retenu prisonnier du substrat sous forme minéral.
Les autres bactéries utiles e aquarium récifal
Après avoir cité les trois types de bactéries indispensables à l'épuration biologique d'un récifal nous pourrions évoquer quasiment l'existence d'un type particulier de bactérie adapté pour chaque "matériau" différent à traiter. Ainsi, juste pour l'exemple, parlons des bactéries méthanotrophes. Des familles Methylococcaceae et Methylocystaceae, ce sont des bactéries aérobies qui utilisent le méthane comme source de carbone. Ainsi, une éventuelle production de méthane en zone anaérobie par des Archéobactéries méthanogène serait immédiatement prise en charge par ces bactéries utiles spécialisées.
Des bactéries anti-cyanobactéries en récifal ?
Bien entendu je suis incapable, à l'instar de la science, de nommer une bactérie anti-cyano. Sauf, et nous en avions déjà parlé dans cet article " Comment en finir avec les cyanobactéries en aquarium " il y a un certain rapport entre l'état de la population bactérienne et le développement des cyanobactéries en aquarium. Quelle bactéries occupent précisément la même niche écologique que les cyanobactéries, avec exactement les mêmes besoins bio-géo-chimiques ? Il y en a une c'est une certitude et c'est quand elle n'est plus présente potentiellement dans nos bacs que la cyano peut s'épanouir, profitant alors d'autres facteurs que nous identifions faussement comme la cause de sa prolifération.
Tout cela pour dire que...
Cet article succinct et volontairement simplifié a surtout pour objectif de démontrer une fois de plus que la Nature est bien faite, en tout cas en ce qui concerne l'aquariophilie. Dans un aquarium équilibré, ce qui est produit d'un côté comme facteur de pollution est logiquement traité de l'autre par des "agents" de traitement bénéfiques. Ce principe écologique peut paraître un peu naïf et simplet quand il est dit aussi bonnement ; il n'empêche que la Vie tend toujours à son épanouissement en opposant systématiquement un moyen vivifiant à une attaque morbide, en l'occurrence en mobilisant une armée de bactéries utiles aux bactéries malfaisantes ( relativement à notre écosystème captif ) qui cherchent à nuire à sa santé.
Alors oui, les sceptiques feront valoir que parfois les "gentils" ne l'emportent pas malgré leur bonne volonté. Que répondre ? Et bien que rien n'empêche dans ce cas d'apporter un renfort mécanique ou chimique à l'armée biologique défaillante ; si un récifal est malade il faut bien entendu faciliter sa guérison. Mais cette défaillance occasionnelle vaut-elle que nous retirions totalement notre confiance en la Nature et que nous la remplacions à ce point ( récifaux aseptisés et sous perfusion ) par des machines, des stérilisateurs électriques et des intrants chimiques divers ?
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L'équilibre biologique en aquarium, une question de bon sens
- Le 12/08/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
L'équilibre biologique d'un aquarium, une notion essentielle
Cet article est en quelque sorte le prolongement pédagogique de Les 10 notions d'écologie aquariophile que le débutant doit impérativement connaître. Il s'agit cette fois de traiter du but fondamental de l'aquariophilie, de l'objectif constituant l'Essence même de la pratique aquariophile originelle : Parvenir à l'équilibre biologique !
La notion d'équilibre biologique en aquariophilie précède toutes les autres considérations, notamment celle de l'esthétisme qui tend de plus en plus à dénaturer la raison même de l'existence de l'aquariophilie. Or, l'équiilbre biologique, que l'on en soit conscient ou non, sous-tend toujours la beauté esthétique d'un aquarium ; sans cet équilbre le plus bel aquascaping se transformera à court ou moyen terme à un fond de mare envahi par des algues diverses.
Quand un aquarium est-il biologiquement équilibré ?
En simplifiant considérablement on peut dire qu'un aquarium est biologiquement équilibré quand règne en son sein l'harmonie écologique ! L'aquariophile peut être imaginé comme le chef d'un orchestre biologique composé de Consommateurs ( les poissons, entre autres ), des Producteurs ( les végétaux ) des Détritivores ( escargots, crevettes et autres ) et les Recycleurs ( les bactéries et autres micro-organismes ). Le but du chef d'orchestre sera de composer quantitativement son ensemble et de lui faire jouer harmonieusement sa partition épuratrice ; chaque composant de l'orchestre doit jouer en mesure, sans jamais s'imposer au point de réduire ses partenaires au silence.
Quand un aquarium est-il en rupture d'équilibre biologique ?
La surpopulation piscicole, la déficience végétale, l'abscence ou la prolifération excessive de détritivores, la pauvreté spécifique bactérienne... sont les causes les plus fréquentes de déséquilibre biologique. L'aquariophile, d'autant plus débutant, cherchera toujours une explication simple pour expliquer les raisons d'un problème écologique dans son aquarium ; or les combinaisons écologiques pouvant expliquer rationnellement un déséquilibre de l'écosystéme sont infiniment nombreuses et ne sont jamais à sens unique. Voici un exemple parmi tant d'autres :
- trop de poissons → trop de déchets → pas de détritivores → accumulation de sédiments organiques → explosion de la populaltion alguale → régression végétale → augmentation du taux de nitrates → Processus de dénitratation bactérien incomplet → Production de nitrites ou d'ammonium → mort des poissons
L'équilibre biololique en aquarium, une question de "bon sens" écologique
Au delà des ratios théoriques proposés à travers diverses documentations disponibles dans les livres spécialisés et sur les sites aquariophiles la gestion de l'équilibre biologique en aquarium est d'abord et avant tout une question de raison écologique et d'intuition pratique ! La plupart des échecs en aquariophilie peuvent être évités grâce à l'appréhension des schémas représentatifs du fonctionnement basique d'un écosystème aquatique, qu'une simple recherche sur le net permet de découvrir. L'aquariophilie ne peut en aucun se réduire à une recherche purement esthétique. Résumer sa pratique à cet aspect esthétique n'est guère possible que dans le cadre de la mise en place temporaire d'un "bac vitrine" d'exposition ou d'un concours d'aquascaping mais certainement pas dans celui de la gestion durablement viable d'un aquarium authentique. Allier esthétisme et équilibre biologique est probablement le plus passionnant défi en aquariophilie !
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Comment créer très facilement un aquarium tropical d'eau douce
- Le 04/08/2017
Comment Installer très facilement son premier aquarium tropical d'eau douce avec Aquamicrofaune
Dans mon métier je suis fréquemment amené à installer des aquariums devant accueillir immédiatement des poissons ; il ne met donc pas possible d'attendre trois semaines que le cycle de l'azote se mettent en place. J'ai donc depuis des années établit un protocole qui permet de créer instantanément un écosystème équilibré. Il suffit pour se faire de disposer des éléments biologiques essentiels. Voici comment vous y prendre pour réaliser aisément et rapidement un aquarium d'eau douce écologiquement stable.
1, Lisez, entre autres, cet article sur mon blog : 10 notions fondamentales pour la gestion d'un aquarium
2, Disposer une épaisseur de sable de Loire d'environ 5 cm et remplir l'aquarium à moitié d'eau du robinet
3, Ajoutez dessus un seau de pouzzolane apportant toutes les bactéries utiles à la mise en place immédiate du cycle de l'azote
4, Ajoutez aussi sur le sable un seau de litière végétale permettant d'ensemencer le sable de microfaune détritivore ( mangeurs de déchets )
5, Placez votre décor de pierres et/ou de bois et complétez totalement le remplissage de votre aquarium
6, Ajoutez un seau de plantes flottantes riche en microfaune utiles à l'épuration des particules de matière organique en suspension
Votre aquarium est biologiquement prêt ! Il ne vous reste plus qu'à ajouter autant de plantes que vous le souhaitez et choisir les poissons qui conviennent aux paramètres de votre eau ( Ph, GH ) ; pour cela vous pouvez consulter les fiches poissons disponibles comme par exemple ici https://www.aquaportail.com/lf-poissons-eau-douce.html
Conseils complémentaires :
- Pour connaître les paramètres de votre eau de conduite communale vous pouvez consulter le site http://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/qualite-de-l-eau-potable
- Choisissez des poissons qui conviennent au volume de votre aquarium et restez raisonnable quant à leur nombre ; la surpopulation piscicole est cause de la très grande majorité des échecs en aquariophilie d'eau douce ou d'eau de mer.
Si vous avez des questions diverses sur la maintenance de votre aquarium, n'hésitez pas à me contacter, je me ferais un plaisir de vous apporter mon aide !
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10 notions fondamentales pour la gestion d'un aquarium
- Le 20/07/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Les 10 notions d'écologie aquariophile que le débutant doit impérativement connaître
Bien des problèmes rencontrés par les aquariophiles débutants pourraient être évités par la simple connaissance des notions écologiques essentielles. J'ai rédigé ce petit article volontairement très simplifié afin de permettre l'appréhension facile de ces notions, même pour le parfait novice en aquariophilie.
Note : Ces notions valent autant pour un aquarium d'eau douce, un aquarium marin ou un bassin
L'écosystème : C'est le petit univers que vous allez créer dans votre aquarium ; il est composé du non-vivant ( le matériel, le décor, etc ) et du vivant ( poissons, plantes, etc ). Votre objectif en tant qu'aquariophile : Composer un écosystème favorisant la dégradation biologique des déchets produits dans l'aquarium.
Les déchets : Ce sont tous les produits résultant de la dégradation des matières organiques ( nourriture, excréments, décomposition végétale, etc )
Le traitement biologique des déchets : C'est le résultat d'un travail à la chaine de trois grands groupes d'acteurs vivants hébergés dans l'aquarium : Les producteurs, les consommateurs, les réducteurs
Les producteurs : Ce sont les végétaux, les plantes et les algues
Les consommateurs : Ce sont les "gros" animaux ( poissons, crevettes, escargots, etc )
Les réducteurs : Ce sont les petits animaux et micro-organismes ( microfaune, bactéries )
Le travail de traitement des déchets : Les consommateurs ( poissons, crevettes, etc ) mangent des "gros" morceaux de matières organiques et en rejettent une partie ( excréments ), sous forme de petites particules. Des premiers réducteurs ( la microfaune ) consomment ces petites particules et en rejettent une partie sous forme de microscopiques particules. Des seconds réducteurs ( les bactéries ) consomment ces micro-particules et les transforment en minéraux. Les minéraux sont consommés par les végétaux... La boucle est bouclée
L'équilibre biologique : Il est atteint quand les effectifs sont parfaitement répartis, quand la chaine tourne en circuit fermé sans produire un excédent de déchets.
Les causes principales de déséquilibre biologique : La surpopulation en poissons, l'absence de végétaux, le manque ou l'absence de microfaune, l'excès de nourriture, la pauvreté en bactéries utiles. Les mauvais paramètres révélés par les tests sont généralement des symptômes de déséquilibre biologique ; modifier ces paramètres par l'emploi de produits chimiques ce n'est jamais traiter la cause.
L'aquarium équilibré : Idéalement ce serait un aquarium ne nécessitant pas l'emploi de moyens manuels, mécaniques ou chimiques destinés à en extraire l'excédent anormal de déchets ( changements d'eau, filtration, écumage, résines, etc ). L'aquarium étant un système fermé, cet idéal, bien que réalisable, est difficile à atteindre et à maintenir durablement ; néanmoins il s'agit du but ultime de l'aquariophilie ( fût-il utopique ! ), ce pourquoi l'aquarium a été inventé par les naturalistes au XIXe siècle !
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Les tests chimiques pour aquarium ne servent à rien
- Le 14/07/2017
Les tests chimiques pour aquarium ne servent à rien...
Un titre provocateur n'est-pas ? Moi je dirais plutôt stratégiquement racoleur ! I Les statistiques sont impitoyables, tous les articles sur ce site ayant un titre dévationniste ont attiré dix fois plus de visiteurs que les autres. Le but de ce blog étant précisément d'apporter des informations susceptibles d'être appréciées par quelque aquariophiles, on comprendra et m'excusera d'employer une technique journalistique aussi basse ! Bien entendu que les tests chimiques ( No2, NO3, Po4, NH3, H2S, etc. ) ne servent pas à rien en aquariophilie marine ou d'eau douce... enfin pas tout à fait !
1 +1 +1 font 3... Ce résultat sera toujours exact tant que les élements qui le déterminent seront inchangés. Et bien il en est de même en ce qui concerne le résultat d'un test chimique pour aquarium. Naturellement cette affirmation est relative à un aquarium mature ayant atteint sa vitesse de croisière écologique. Par conséquent les tests chimiques, nécessaires pendant la phase de "rodage" du bac, deviennent accessoires quand son écosystème est parvenu a trouver son équilibre biogéochimique.
Qu'est-ce qu'un aquarium bien équilibré ? Généralement c'est en analysant les taux de ceci et cela révélés par les différents tests chimiques que l'aquariophile va déterminer la stabilité écologique de son aquarium. "Quels sont tes paramètres ? Voilà bien une des questions qui revient le plus souvent sur les réseaux sociaux spécialisés. Rapporté à l'opération posée au paragraphe précédent on constate que seul le résultat de "l'opération aquariophile" semble être signifiant.
Combien d'aquariophiles pourraient répondre à cette question : Quels sont les élements qui composent ton écosystème ? Il y a divers moyens d'arriver au résultat de 3 ( 1+1+1 ; 0+1+2 ; 0+0+3 ; 4-1, etc. ) n'est-ce pas ? En supposant que 3 soit le taux idéal d'un test, en quoi ce résulat nous indique-t-il que l'aquarium est écologiquement équilibré ? En employant uniquement des produits chimiques il est très facile par exemple de récréer dans un bac nu les paramètres parfaits pour déclencher la reproduction de Characidae. Pouvons-nous pour autant dire que ce bac de reproduction est écologiquement équilibré ?
Les tests chimiques ne déterminent pas l'équilibre écologique d'un aquarium mais son équilibre atomique ( ou ionique ). Les récifalistes spécialistes des coraux durs délicats savent très bien que leurs bacs ne sont pas écologiquement représentatifs d'une zonation récifale. Leurs aquariums, au demeurant esthétiquement magnifiques, sont "sous perfusion" et les tests chimiques sont alors des outils de "laboratoire" indispensables. Il n'y a absolument rien de péjoratif dans ces propos ; maintenir en bonne santé et durablement des Scléractiniaires, notamment des Acroporidaes, implique une philosophie de l'aquariophilie singulière.
Pour tous les autres aquariophiles lambda, en eau douce ou en eau de mer, la gestion "sous atmosphère contrôlée" ne s'impose pas et les tests chimiques n'ont aucune raison fonctionnelle d'être des outils d'évaluation primordiaux. Il suffit d'introduire en proportion rationnelle des producteurs ( des végétaux ), des consommateurs ( des animaux ) et des réducteurs ( des bactéries ) pour qu'un aquarium de salon "standard" fonctionne quasiment en autonomie, du moins suffisamment pour ne pas imposer de lourdes contraintes à son propriétaire.
Certes, mais en quelle proportion les acteurs biologiques de l'écosystème doivent-il être introduits ? Posons donc la question aux tests chimiques ? Ils n'ont pas la réponse ! Pourquoi ? Parce que l'aquariophilie, mise à part l'aquariophilie "clinique" ( full sps, élevage intensif, expérimentation biologique... ), est essentiellement une affaire de bon sens naturaliste ; on observe la Nature, on l'imite, on tatonne, on ajoute on enlève, puis, quand on "sent " que l'équilibre est là on ne touche plus à rien... On contemple son oeuvre ! Quand les tests font trop de "bruit " la contemplation n'est plus !
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Les groupes Facebook, vitrine de l'aquariophilie décadente !
- Le 11/07/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Réaction à chaud sur la découverte des groupes facebook thématisés "aquariophilie"
Ce que je pensais sur l'état de l'aquariophilie aujourd'hui était bien loin de la réalité ! J'avais peut-être trop la tête dans les aquariums pour être véritablement conscient de la situation. Je me suis donc inscrits il y a quelques jours sur divers groupes Facebook thématisés récifal, eau douce et bassins. C'est grave ! très grave ! Les naturalistes inventeurs de l'aquariophilie doivent se retourner dans leurs tombes !
Mise à part les amateurs de bassins les autres aquariophiles, dans leur grande majorité, n'accordent aucune considération à la notion d'écologie. Jamais l'écosystème biologique d'un aquarium n'est abordé. On se chamaille sur la durée d'éclairage, le volume du bac par poisson, la couleur du sable, les paramètres idéaux, les produits à utiliser contre ceci, contre cela... Jamais on ne traite de l'équilibre biologique d'un aquarium ! J'ai dû lire plusieurs centaines de posts en une semaine et je n'ai pas vu une seule fois, je dis bien une seule fois, un "aquariophile" ( enfin si l'on peut dire ) parler par exemple de la microfaune et de son rôle essentiel dans un écosystème aquatique.
J'ai osé employer sur la page d'accueil de ce site le terme "véritables aquariophiles" et je me posais il y a pas longtemps la question de savoir si ce choix de vocabulaire était pertinent. Et bien croyez-moi avec la découverte des groupes aquariophiles sur Facebook je peux crier haut et fort qu'il existe assurément des véritables aquariophiles et des pseudo-aquariophiles. Attention, ce n'est pas à la qualité de néophytes ou de débutants que j'associe ce qualificatif volontairement méprisant mais à ces possesseurs de bacs d'eau de mer ou d'eau douce que l'écologie aquatique n'intéressent aucunement, même pas un peu. Je dois tout de même reconnaître que cette ignorance est moins marquée en récifal qu'en eau douce.
Comment peut-on oser acheter des poissons quand on ne sait même pas par exemple la différence entre un poisson d'eau froide et un poisson d'eau chaude ( vu ! ) ? Certains me diront qu'il faut bien apprendre avant de savoir. Certes oui, mais le véritable aquariophile n'a généralement pas attendu de posséder effectivement un aquarium pour s'interesser un minimum à la Nature et à son fonctionnement, au moins schématiquement.
Tous les véritables aquariophiles que j'ai côtoyés ou que je côtoie "amicalement" sont des naturalistes dans l'âme. Finalement, je pense, en m'inspirant de la motivation des inventeurs de l'aquarium au XIXe siècle, que la définition d'aquariophile devrait être : Naturaliste qui, pour mieux étudier et apprécier la nature sous-marine, tentent, dans un rectangle de verre transparent, de reconstituer un écosystème aquatique.
Je vais rester sur les groupes où je suis inscrit et participer, avec malgré tout un certain plaisir, aux échanges passionnés. Je sens bien qu'il y est nécessaire, pour y survivre en tant que membre et ne pas se faire bannir, de distiller des informations très générales et surtout d'éviter d'employer les mots qui fâchent : naturel, écosystème, équilibre biologique, enfin tous les qualificatifs qui tendent à rapprocher l'aquarium de la Nature. C'est un comble n'est-ce pas ? S'il existe de véritables aquariophiles parmi les vendeurs en animalerie on comprend mieux pourquoi ils n'étalent pas leur science devant leurs clients !
Je suis certain que les véritables aquariophiles se reconnaîtront et ne se sentiront pas visés par ce coup de gueule salutaire.
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Aquarium low-tech, poubellarium et aquarium-écosystème
- Le 30/05/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Aquarium low-tech, poubellarium et aquarium-écosystème, en récifal aussi !
J'ai abordé le sujet de l'aquariophilie low tech à la fin du dernier article publié ( Les champignons dans l'écosystème d'un aquarium marin ou d'eau douce ) en prévoyant ultérieurement de développer mon opinion sur cette tendance aquariophile. C'est le but de cet article.
Le type de maintenance aquariophile personnel qui se révèle à travers les blogs d'Aquamicrofaune et que je qualifie "d'Approche écosystémique" pourrait laisser à penser que je suis un fervent adepte de "l'aquariophilie" low-tech. Ce n'est pas le cas. Je n'ai bien entendu rien à reprocher sur le plan idéologique à cette dernière ; je reconnais à "l'aquariophilie" low-tech d'avoir largement contribué à désenclaver une pensée rigidifiée de l'aquariologie. Seulement, la finalité de ma conception aquariophile est aux antipodes de celle prônée par les partisans du low-tech. Si l'objectif de ces derniers est de faire simple le mien est de faire compliqué ! Je m'explique :
Est généralement qualifié "d'aquariophile" low-tech celui qui parvient à favoriser l'épanouissement vital des poissons tropicaux en utilisant le moins possible du matériel habituellement employé par les aquariophiles conventionnels ; le graal étant le poubellarium extérieur où la population piscicole profite des joies de l'estive au sein d'un contenant quelconque pouvant contenir de l'eau, des plantes aquatiques ou semi-aquatiques auxquelles s'ajoutent providentiellement de succulentes petites bébêtes "tombées du ciel". Les adhérents au projet de l'idéologie low-tech sont souvent des naturalistes avisés et les résultats qu'ils obtiennent, notamment en matière de reproduction, sont remarquables. Mais ! Vous avez probablement remarqué que j'ai mis plus haut entre parenthèses le terme "aquariophile" lorsqu'il est associé au qualificatif "low tech" ; cette initiative stylistique marque précisément le point de divergence entre ma pratique aquariophile et la pratique aquacole low-tech.
En substituant au concept d'aquarium celui de poubellarium l'idéologie low-tech affirme son dévoiement de ce qui constitue l'essence fonctionnelle de l'aquariophilie, à savoir reconstituer en milieu captif des biotopes aquatiques pour mieux les observer. C'est dans ce but que l'aquarium a été originellement conceptualisé par des naturalistes au XIXe siècle. L'aquariophilie est moins un moyen de maintenir le plus simplement possible des poissons en vie - entendons avec un minimum de matériel - que de recréer des écosystèmes complexes. Savoir que des poissons peuvent vivre dans un simple contenant sans assistance artificielle est une chose ; pouvoir observer un maximum des constituants biotiques ( la diversité du vivant ) de l'écosystème qui permet l'épanouissement de ces poissons en est une autre ! En ce sens on peut dire qu'il y a autant de "poubellariums" qu'il y a de biotopes aquatiques sauvages. En revanche il n'y a d'aquariums que si l'être humain est partie prenante dans la gestion et l'observation confortable des écosystèmes captifs. À quoi bon sinon l'aquariophilie ?
Être partie prenante en tant qu'être humain dans la gestion optimale d'un écosystème conduit à la définition de l'approche écosystémique telle qu'entendue dans le domaine des sciences de l'environnement. En l'appliquant personnellement à la pratique aquariophile je ne vise pas résolument à me priver de matériel par conviction low-tech ( en opposition "politique" à la surenchère technologique ) mais à laisser la Nature captive faire ce qu'elle sait au moins aussi bien faire qu'un système mécanisé. Ainsi je sais que je peux en toute confiance déléguer aux substrats vivants le travail de traitement des déchets normalement attribué en aquariophilie conventionnelle aux "machines". Par contre, je n'accorde pas à la seule lumière solaire naturelle pénètrant à travers une fenêtre les compétences permettant le développement de la végétation luxuriante indispensable dans un aquarium d'eau douce sans filtration.
Pourquoi faire simple quand on peux faire compliqué ? C'est la complexité d'un écosystème aquatique qui me passionne, notamment les interactions biodiversifiés ( microorganismes, microfaune, macrofaune, invertébrés sessiles, poissons ). Quand je vante la simplicté de la maintenance d'un aquarium d'eau douce ou d'eau de mer par l'approche écosystémique ce n'est pas pour signifier une quelconque philosophie antimatérialiste mais pour partager le plaisir que peut apporter le "laisser-faire-la-Nature" quand cela est possible et durablement viable. Un écosystème est un être vivant complexe qui se laisse toutefois observer simplement à condition de lui accorder un peu de liberté existentielle que les "aquariums-usines-à-gaz" ne permettent pas. Entre la haute technologie à outrance et le dépouillement matériel extrème du low-tech il y un juste milieu où vient se placer tout naturellement l'aquariophile écosystémique que j'affectionne.
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Quelles espèces de microfaune dans un aquarium d'eau douce ?
- Le 28/05/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Quelles espèces de microfaune benthique peut-on retrouver dans un aquarium d'eau douce ?
L'adjectif benthique sert à désigner les animaux qui vivent sur ou dans le substrat. Le fond des biotopes d'où proviennent les poissons d'aquarium d'eau douce est toujours très riche en divers organismes constituant un maillon indispensable de la chaîne alimentaire et de la chaîne de traitement des déchets. On imagine plus facilement cette richesse microbenthique ( microscopique ) et macrobenthique ( visible à la loupe ) dans le mulm des "marigots" presque stagnants d'Asie du Sud-Est, dans les sédiments d'une mangrove à Madagascar, dans le sable fin des lents ruisseaux forestiers de Papouasie que sur le fond caillouteux des rivières et torrents d'Afrique occidentale ou d'Amérique du Sud. Pourtant la microfaune, composante biotique essentielle des écosystèmes aquatiques, est partout, absolument partout... Sauf dans les aquariums modernes surfiltrés et dénaturés !
On ne sait jamais précisément ce que contient, en terme d'espèces, un prélévement de microfaune zooplanctonique d'eau douce ; on ne sait pas non plus par avance celles qui vont s'implanter durablement ( phase adulte ) dans un aquarium d'eau douce. Chaque aquarium-écologique est unique en son genre car il est caractérisé par de nombreux facteurs : le matériau du substrat , sa granulométrie, son épaisseur, sa maturité, la densité des prédateurs, les paramètres de l'eau, le type de végétation, la dynamique hydraulique ( brassage ). Ajoutons à cela que, sans que l'on en connaisse les critères déterminants, certains organismes sont à la fois capables de produire des larves planctoniques ou de libérer directement dans le substrat des "bébés tout faits" ; c'est par exemple le cas de nombreuses espèces de petits crustacés ( copépodes, isopodes ).
Moi-même, après 35 ans de pratique de l'aquariophilie "naturelle", je suis suis toujours surpris de l'évolution de la population de microfaune benthique dans mes bacs après des ajouts de microfaune zooplanctonique. N'oublions pas que le zooplancton que je prélève dans mes élevages est composé d'oeufs et de larves provenant de la reproduction de la microfaune-macrofaune adulte. Pourquoi et comment par exemple des aselles ou des gammares, des espèces réputées porter leurs oeufs dans leurs poches ventrales ( Le marsupium ) jusqu'à l'éclosion de petits déjà formés, peuvent-ils arriver dans un aquarium "neuf" exclusivement ensemencer avec du zooplancton d'eau douce ? J'avoue que bien souvent mes constats empiriques ( basés sur l'observation ) contredisent mes connaissances scientifiques. Et c'est tant mieux !
Peut-on déduire de notre méconnaissance en matière de microfaune ( pas toujours avouée par les biologistes professionnels ) qu'une souche d'ensemencement pour aquarium d'eau douce constituée de zooplancton est finalement une pochette-surprise ? J'aime à le penser. D'abord l'extrême petitesse des oeufs et larves de microfaune fait qu'il faudrait des moyens de laboratoire professionnels pour en analyser scientifiquement le composant vivant. Heureusement l'aquariophilie est une passion qui se nourrit essentiellement des mystères de la Nature. Rien n'est plus désenchanteur que le discours de ces aquariophilies scientistes qui veulent absolument tout expliquer par des théorèmes biologiques. Je les entends déjà critiquer cet article à coups d'arguments formels. Moi je parle d'expérience aquariophile pratique ; je suis désolé et je veux bien m'en excuser, mais je n'y peut rien si cette dernière contredit une certaine orthodoxie aquariologique.
Je ne prétends rien à apprendre aux autres sur les poissons et les plantes d'aquariums, sur la chimie des eaux, sur les performances du matériel commercial... En revanche je peux légitimement parler de la microfaune en aquariums d'eau douce ou d'eau de mer. Donc, sans le moindre complexe, je répète et j'affirme qu'il est impossible de prévoir précisément quelles proportions d'oeufs et larves de chaque espèce contiendra une souche d'ensemencement zooplanctonique ; pas plus qu'il est possible de prévoir quelles sont parmi elles celles qui s'implanteront durablement dans un aquarium d'eau douce. Cela serait bien évidemment possible si cette souche était composée d'organismes adultes rigoureusement sélectionnés en fonction de leur capacités d'adaptation. C'est ainsi qu'en eau de mer on s'est retrouvé sur le marché avec des souches d'ensemencement quasiment monospécifiques ( que des copépodes en général ). Tant qu'il y aura des aquariophiles incapables de concevoir l'existence la multitude du vivant dans l'infiniment petit et par conséquent ne croyant qu'à ce qu'ils voient, il y aura des commerçants pour leur vendre des flacons où nagent seulement quelques "grosses petites bestioles" bien visibles !
J'aurais pu personnellement depuis longtemps développer des bacs d'élevage de microfaune séparés pour chaque espèce mais je préfère que ces derniers soient conçus comme de véritables petits aquariums dédiés où la diversité cherche constamment son équilibre interspécifique. Les seuls organismes que j'ai depuis longtemps volontairement éliminés de mes élevages sont les indésirables avérés et les larves d'insectes volants en eau douce. Lorsque je verse un prélèvement de microfaune zooplanctonique, je pense toujours à ce que l'observation à la loupe du substrat de l'aquarium réensemencé va me réveler dans quelques jours ou semaines. Parfois, je peux découvrir des mois après qu'une espèce que je croyais absente du bac s'y est finalement implantée. Même si le potentiel de diversité possible dans un prélèvement de zooplancton ( oeufs et larves ) se limite logiquement aux espèces adultes que je possède dans mes élevages, la marge de possibilité reste telle qu'un aquarium-écosytème peut apporter autant de plaisir et de surprise que l'observation d'un prélèvement en milieu aquatique sauvage ! N'est-ce pas dans ce but naturaliste que l'aquarium a été originellement conceptualisé ?
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Le sable vivant dans un aquarium d'eau douce
- Le 27/05/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Si la notion de sable vivant est bien connue en aquariophilie d'eau de mer et en récifal en particulier, elle reste quasiment inconnue en aquariophilie d'eau douce. Or, la microfaune benthique ( qui vit sur ou dans le substrat ) fait partie intégrante d'un écosytème aquatique dulcicole ( d'eau douce ). Bien entendu on doit exclure de cette population toutes les espèces présentant une phase adulte volante. Reste un nombre incroyable d'organismes susceptibles de coloniser le substrat d'un aquarium d'eau douce, notamment les vers nématodes libres ( rien à voir avec les nématodes parasites ! ), les gastérotricheses, les oligochètes, les rotifères, les petits crustacés, copépodes, isopodes, cladocères ou ostracodes, et j'en passe. Toutes ces espèces de petites bêtes, outre qu'elles offrent à l'aquarium un intéret naturaliste supplémentaire, participent du fonctionnement de l'écosystème en occupant chacune un rôle précieux dans le traitement des déchets habituellement dirigés vers le filtre dans les aquariums artificiellement gérés.
Le lit de sable épais, une niche écologique
Dans la nature les espèces de microfaune benthique habitent les niches écologiques riches en matières nutritives. Dans un aquarium d'eau douce ces matières nutritives sont principalement constitués par les restes de nourriture des poissons et leur déjection, la décomposition des végétaux et les animaux et micro-organismes morts, infusoires et les bactéries. Le sol d'un aquarium d'eau douce peut être considéré comme vivant dès qu'il contient à la fois sa microfaune benthique et les matières organiques qui la nourrissent. Si la population de microfaune d'eau douce doit être importée à partir d'une souche riche en quantité et qualité spécifique, la matière organique, elle, enrichira rapidement le sable d'un aquarium peuplé ( poissons et plantes et/ou algues ) non filtré. Au fur et à mesure de la maturation de l'aquarium ce sable sera naturellement complété en surface par du mulm, c'est-à-dire l'équivalent aquatique de l'humus terrestre. La définition du mulm comparant ce dernier à une boue gluante est absolument erronée ; il suffit de voir se soulever les particules de mulm dans la colonne d'eau sous l'effet d'un banc de corydoras qui farfouillent pour constater que ce substrat très fertile n'a rien d'une boue.
J'ai aussi entendu ça et là des détracteurs des méthodes aquariophiles écologiques assimiler le mulm à de la vase puante. Ces derniers ignorent que l'envasement résulte de l'accumulation de déchets organiques imparfaitement dégradés et que le but d'un aquarium-écosystème est précisément de boucler le cycle de traitement des déchets. De fait, la formation de vase dans un tel aquarium témoignerait d'un disfonctionnement de l'écosystème aquatique reconstitué... À moins que la volonté de l'aquariophile soit résolument de créer un biotope de vasière ou de mare aux canards stagnante je ne vois pas comment peut se former de la vase dans un aquarium équilibré ? D'ailleurs cela ne s'est jamais produit chez moi en 35 ans d'aquariophilie.
Particularité du lit de sable vivant en aquarium d'eau douce
Sauf en ce qui concerne les biotopes lacustres ( Malawi par exemple ) dont le lit de sable épais peut être exactement conçu comme en aquariophilie marine, la différence fondamentale entre le sable vivant d'un récifal et celui d'un aquarium d'eau douce réside dans sa maturation. Si le matériau sableux en eau de mer suffit en l'état à l'implantation et la colonisation d'une souche de population de microfaune ce n'est pas le cas en eau douce où il est préférable, dans un aquarium neuf, d'ajouter sur le sable quelques feuilles mortes à dégradation rapide ( comme les feuilles de chêne par exemple ). Certaines d'entre-elles peuvent être grossièrement émiéttées pour reproduire immédiatement la niche écologique préférée de la microfaune d'eau douce. Pour que les feuilles coulent rapidement il suffit de les faire bouillir quelques minutes. Cette opération retirera aussi une certaine quantité des tanins qui ont tendance à donner un ton ambré à l'eau de l'aquarium. Sachez toutefois que l'eau de très nombreux biotopes d'où proviennent les poissons tropicaux d'eau douce, notamment en Asie et en Amérique du sud, est naturellement brunâtre. Dans tous les cas une poche de charbon actif posée dans un coin discret de l'aquarium aura tôt fait de rendre l'eau claire. Sachez aussi que le pouvoir acidifiant que l'on prête aux feuilles de chêne est négligeable, à moins d'en mettre une quantité énorme et de baisser chimiquement le pouvoir tampon de l'eau ( alcalinité ).
Conclusion
Vraiment, mise à part les éventuels problèmes que l'on voit finalement uniquement exposés que par des aquariophiles ignorants ( du moins des méthodes naturelles ), il n'y a aucune raison de se priver du plaisir naturaliste qu'apporte l'observation d'un aquarium-écosystème avec un sable vivant de microfaune !
Post-scriptum :
J'allais oublier le fameux problème ( fameux sur les forums aquariophiles ! ) de la formation de sulfure d'hydrogène dans un lit de sable vivant épais. D'abord, il faut préciser que ce phénomène implique la présence d'une zone de sable absolument privé d'oxygène ( anaérobie ) ; comme on a aucune raison en eau douce de mettre en place des lits de sable de 20 cm d'épaisseur ( 5 ou 6 cm suffisent ) il n'y a aucune raison biochimique que cela se produise. De plus, à la présence de la microfaune qui aère le substrat s'ajoute celle du réseau racinaire des plantes aquatiques. Encore une fois je dois dire que je n'ai jamais été confronté personnellement à ce problème...
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Utilité et intérêt de la microfaune en aquarium d'eau douce
- Le 27/05/2017
- Dans La microfaune en aquarium d'eau douce
Je suis toujours surpris que l'on ne parle pas de la microfaune en eau douce sur les forums aquariophiles, comme s'il n'y avait que dans l'eau de mer que vivent les petites bêtes qui participent à l'équilibre écosystémique du bac. La microfaune est certes moins variées en terme d'espèces en eau douce qu'en eau salée mais elle est tout aussi nombreuse quantitativement. Or, dans la plupart des aquariums d'eau douce il n'y a pas une seule petite bestiole sur et dans le substrat. Pourtant, ce n'est généralement pas le sable ( ou mulm dans les aquariums naturels matures ), souvent épais en eau douce, qui manque pour accueillir une population de microfaune intéressante. Copépodes, ostracodes, cladocères, rotifères, gastrotriches, vers olygochètes et nématodes... sans compter les invisibles protozoaires, la vie micro-organique devrait être abondante dans un aquarium d'eau douce écologiquement équilibré. Si toutes ces petites bêtes étaient présentes au sein de l'écosystème aquatique captif il n'y aurait absolument pas besoin de filtre.
Pas plus que les bactéries la microfaune ne peut arriver toute seule dans l'aquarium ; il y encore des aquariophiles qui croient qu'une population bactériennes variée arrivent dans le bac par l'opération du saint esprit ! Si en aquarium d'eau de mer récifal les pierres vivantes apportent naturellement quelques espèces de microfaune, ce n'est pas le cas en aquariophilie d'eau douce où tout ce qui est proposé dans le commerce est mort ( le sable et le décor ) ; même les plantes aquatiques sont traitées et aussi vierges de micro-organismes qu'un plan de maïs dans le champ "stérilisé" d'un agriculteur intensif. Il faut dire que certaines personne ne supportent pas l'idée que de petites bestioles, y compris parfois des escargots, "hantent" leurs... comment dire... aquariums ( ? ). Peut-on encore parler d'aquariums pour désigner ses contenants de verre totalement dénaturés, qui sont à l'aquariophilie ce que sont les jardins potagers après épandage de glyphosate ( désherbant total ) et de perméthrine ( antiparasitaire, insectiside ). Comment peut-on prendre du plaisir à observer un aquarium aseptisé ? C'est une question que je me suis toujours posée en voyant des poissons nager dans une eau aussi claire que de l'eau minérale en bouteille ! Le but de l'aquariophilie est de rproduire le plus fidèlement possible les biotopes naturels.
Quand je parle d'eau claire je ne pense pas seulement à sa transparence mais aussi à sa pauvreté zooplanctonique. Même en prélevant un litre d'eau dans ces aquariums "stériles" on ne voit pas le moindre animalcule à la loupe. Comment pourrait-il donc en être autrement dans des bacs dépourvus de plantes flottantes et animés d'un courant qui, au rythme de 2 ou 3 fois le volume d'eau de l'aquarium, conduit l'eau à travers des masses filtrantes qui retiennent prisonniers tout ce qu'elles peuvent. Dans la Nature sauvage même les rivières à forts courants sont bordées d'amas de bois et de végétaux qui font office de niches écologiques presque stagnantes et d'abris contre les prédateurs pour une foule d'organismes détritivores. Et que dire des méandres des grands fleuves asiatiques, sud-américains ou africains, encombrés de végétaux dans lesquels il suffit de plonger une épuisette à mailles fines pour capturer des centaines d'espèces de microfaune ! La majorité du zooplancton d'eau douce est constituée de larves de microfaune destinées à devenir adultes et pondrent à leur tour. Pas de microfaune pas de zooplancton ; pas de zooplancton pas de microfaune...
Rien n'est plus captivant pour l'aquariophile naturaliste de recréer et de gérer dans son salon un véritable écosystème aquatique où l'ensemble des maillons de la chaîne trophique ( alimentaire ) et bio-chimique ( cycle de traitement des déchets ) est représenté. Comment le terme, "aquariophile", peut-il être appliqué pour qualifier ces gens qui appréhendent l'aquarium comme un simple objet ornemental sans en percevoir l'intérêt éco
-pédagogique ? Ne pas s'intéresser à l'écologie d'un aquarium, à l'écosystème qui permet au vivant de s'épanouir, c'est forcément se positionner uniquement en tant que consommateur et considérer l'aquarium comme tout autre produit de consommation ( un ordinateur, un téléphone portable, une télévision... ) ; on prend et on remplace quand cela ne marche pas ou plus. Un aquarium-écosystème n'est pas un bon outil commercial : les poissons y vivent très longtemps, s'y reproduisent naturellement ( même les ovipares ! ), les alevins y trouvent leur nourriture vivante, les plantes sont quasiment éternelles et doivent être régulièrement élaguées... bref pas grand chose à acheter de vivant à chaque visite dans une animalerie. Frustrant d'un point de vue consumériste ? Même pas car ce type d'approche aquariophile appelle souvent à la constitution de petits aquariums représentant chacun fidèlement un biotope particulier. Disons qu'en matière de vivant l'aquariophile écosytémique préfère la qualité à la quantité !
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